En aval du boulevard, la chaussée est défoncée et les crevasses gorgées d'eau boueuse. Les conducteurs essaient d'éviter les trous, mais parfois au détriment des passants qu'ils éclaboussent d'eaux sales, ce qui provoque des bagarres qui participent à la paralysie de la circulation automobile. Une activité assez particulière caractérise ces derniers jours le boulevard Aïssat Idir : les Chinois y construisent une nouvelle cité de quelque 380 logements de haut standing, les Algériens des villas à plusieurs étages et où, déjà, le rez-de-chaussée est occupé par des commerces de luxe, essentiellement les meubles, le prêt-à-porter et les articles de décoration. Le quartier, un lotissement social, a été créé du temps de l'ex-gouvernorat du Grand Alger, afin de répondre à la forte demande en terrains à bâtir qui s'est exprimée alors. Le lotissement a commencé à émerger depuis quelques années et, spéculation oblige, ce sont toutes les habitations situées le long du boulevard Aïssat Idir qui changent de statut. Le commerce y est roi, de même que les représentations commerciales d'entreprises nationales et étrangères. La demande en locaux y est si forte que les propriétaires, anciens et nouveaux, se sont mis à réaménager leurs villas de façon à rendre les devantures plus avenantes, en tout les cas moins lugubres que les blocs carrés qui essaiment le paysage urbain.Cette frénésie de la construction (ou de la reconstruction) rend compte du degré de développement de certaines activités économiques, et c'est tant mieux pour la commune de Chéraga. Mais cela n'est pas sans provoquer des désagréments aux automobilistes, mais surtout aux piétons qui empruntent cette voie. En aval du boulevard, à son amorce à partir de Amara, la route est défoncée et les crevasses gorgées d'eau boueuse. Les conducteurs essaient d'éviter les trous, mais parfois au détriment des passants qu'ils éclaboussent, ce qui provoque parfois des bagarres qui participent à la paralysie de la circulation automobile. Les eaux s'accumulent à longueur d'année à cet endroit du fait de l'utilisation abusive qu'en font, en amont, les commerçants installés le long du boulevard. Chaque matin, ces derniers procèdent au lavage systématique des devantures et des semblants de trottoirs qui bordent leurs magasins. L'eau charrie alors toutes les saletés et les quantités de poussières dégagées par les chantiers de construction. L'absence d'avaloirs complique la situation, et c'est avec la plus grande difficulté que les passants parcourent cette rue qui n'a de boulevard que le nom. Aïssat Idir mérite mieux.