Le fonds spécial a indemnisé à hauteur de 25 milliards de dinars (217,9 millions de dollars) des établissements bancaires ayant accordé des crédits aux jeunes. Plusieurs entreprises créées dans le cadre de l'Ansej s'endettent et périclitent, avant de disparaître. Du reste, on estime à 10%, le taux de mortalité des entreprises Ansej, selon des statistiques officielles fournies par le ministère du Travail. L'Etat aura ainsi sur les bras l'énorme inventaire des sociétés en difficulté dont il aura à gérer les dettes cumulées. Il aura, en fait, fort à faire avec ce casse-tête particulièrement ardu, surtout que ses bras financiers (la rente pétrolière) ont déjà commencé à flancher sérieusement. Ainsi, en situation de crise, il utilise ce qu'il a sous la main, faisant appel au fonds spécial dont l'objectif est d'encourager les banques à prendre des risques en finançant des microentreprises portées par de jeunes promoteurs. Le fonds est déjà intervenu en faveur de milliers de projets en difficulté. Des indications ? L'organisme a indemnisé à hauteur de 25 milliards de dinars (217,9 millions de dollars) des établissements bancaires ayant accordé des crédits aux jeunes. Samira Djaide, directrice de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), s'est exprimée, récemment, sur le sujet, affirmant que ces banques ont financé près de 21 193 projets qui n'ont pas pu faire face aux difficultés et qui ont fait faillite. De fait, l'idée selon laquelle l'Ansej est une poule aux œufs d'or est un mirage pour de nombreux jeunes promoteurs. Cela n'enlève cependant en rien au fait qu'il y a des entreprises qui ont vu le jour dans le cadre de ce dispositif et qui ont bien réussi. Il convient, toutefois, de ne pas perdre de vue que plusieurs entreprises continuent encre à avancer dans le brouillard. L'Etat leur propose le rééchelonnement des dettes, c'est-à-dire la réduction du montant de la dette avec un prolongement de la durée de remboursement. Le calendrier de rééchelonnement a été récemment modifié. Ainsi, les entreprises en difficulté auront jusqu'à juin 2018 pour apurer le leur. Des contacts ont été engagés avec les jeunes entrepreneurs en difficulté et les banques. Des études au cas par cas sont en train de se faire pour, dit-on, régler tous les contentieux en lien avec la dette contractée par des jeunes entrepreneurs. La réalité est très complexe, en fait, pour de nombreuses entreprises. Mais beaucoup d'experts regrettent de l'avoir vue noyée dans un amas de chiffres. Et des chiffres, le ministère du Travail en donne à foison. Ainsi, il est question d'atteindre les 300 000 petites entreprises dans les secteurs générateurs de valeur ajoutée à l'économie nationale. Depuis la mise en place du dispositif Ansej, et jusqu'à fin 2017, quelque 370 000 projets ont été financés par l'Agence. En 2018, 29 605 projets de microentreprises le seront. Par ailleurs, 36% des projets financés durant les neuf premiers mois de 2017 concernent le secteur de l'agriculture, plus de 13% ont trait à l'industrie et 10% au secteur du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique. Youcef Salami