En prévision du mois de Ramadhan, l'Algérie compte importer quelque 400 000 tonnes de viande rouge. Ce sont des importations d'appoint afin de faire face aux contreperformances de la production nationale. Notre pays ne produit, en effet, que près de 5 millions de tonnes de viande rouge et autant en viande blanche. Une chose est sûre, le ministère de l'Agriculture s'attelle à garantir une offre suffisante en produits alimentaires les plus prisés durant le mois sacré et surtout à des prix accessibles pour les bourses moyennes. Un objectif rappelé hier par le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche (Madrp), Abdelkader Bouazghi, qui a déclaré que les "départements de l'Agriculture et du Commerce ont pris toutes les dispositions nécessaires pour un approvisionnement en quantités suffisantes du marché national en produits de base". Dans ce cadre, sept marchés de proximité dédiés à la vente de différents produits de large consommation, tels que les viandes (rouge et blanche), fruits et légumes, ainsi que différents produits alimentaires aux prix de "gros", seront ouverts à partir du 12 mai prochain, dans la capitale l'occasion du mois du jeûne. Dans son allocution à l'ouverture des travaux de la réunion des cadres de son ministère, M. Bouazghi a rappelé le rôle que doivent jouer les différents offices interprofessionnels des diverses filières et leur contribution dans la régulation du marché et le développement de la production nationale. Cette perspective, qui est confortée par les résultats de la filière des céréales pendant l'année en cours, semble, selon lui, se réaliser progressivement. La céréaliculture va contribuer, a affirmé le ministre, de manière considérable dans la réduction de la facture des importations. Mieux, M. Bouazghi s'engage à mettre en marche les mécanismes encourageant les exportations de produits agricoles de qualité avec le label algérien, afin d'ouvrir de nouveaux marchés internationaux outre-mer. Pour cela, le ministère veillera à l'amélioration de la gestion des réseaux logistiques et de la distribution des produits agroalimentaires et prendra les mesures incitatives au profit des opérateurs qui investissent dans le créneau de la transformation. Toutes ces décisions s'inscrivent, a avoué le ministre, en droite ligne avec les recommandations des assises nationales de l'agriculture organisées récemment à Alger. Ce sont autant d'orientations qui nécessitent, a-t-il reconnu, l'implication de tous les secteurs. D'où, l'installation, hier d'ailleurs, d'une commission sectorielle chargée de suivre l'exécution des orientations. Un rapport détaillé sera, à ce propos, établi et déposé sur le bureau du ministre périodiquement. Autre défi que se lance la tutelle a trait au foncier agricole. "Nous nous affairons avec ferme volonté à assainir le foncier agricole, à régulariser les cas en suspens et à combattre le phénomène de l'accaparement des terres agricoles", a indiqué le ministre. Tout en exhortant les bénéficiaires de terres agricoles à commencer à investir et à réaliser les projets qu'ils ont identifiés, M. Bouazghi lance un appel aux investisseurs privés à qui il a promis un soutien et un accompagnement à travers une facilitation des procédures et une levée de contraintes. B. K.