Le secteur agricole en Algérie connaît une bonne dynamique ces dernières années qui ne demande qu'à être impulsée pour assurer la sécurité alimentaire nationale. Leministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui, a déclaré dimanche dernier depuis la wilaya de Ghardaïa que "Les pouvoirs publics se sont engagés à poursuivre la modernisation du secteur agricole, en vue de l'ériger en véritable levier de développement socioéconomique du pays, dans le respect des principes de développement durable". De plus, le ministre n'a pas omis en visitant une exploitation agricole spécialisée dans la céréaliculture, dans la région de Hassi-Lefhal (145 km au Sud de Ghardaïa), de mettre en relief l'intérêt accordé au secteur semencier qui constitue un pilier majeur de la politique agricole, pour améliorer la productivité des cultures de blé et d'orge, en vue d'assurer la sécurité alimentaire du pays. Mieux encore, le ministre du secteur a assuré que "Nous encourageons les investisseurs sérieux, en les accompagnant dans leurs missions". Abdelkader Bouazgui a estimé, par ailleurs, que la mise en valeur des grands périmètres facilite la mécanisation et la modernisation de l'agriculture afin de la rendre performante et rentable, dégager une plus-value et créer de la richesse et des emplois. Le ministre a réitéré à l'occasion, la volonté des pouvoirs publics d'assainir le foncier agricole, en récupérant les terres abandonnées et non-exploitées. Au début de l'année en cours, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi a fait remarquer que les réformes engagées par son département durant les deux dernières décennies ont permis de couvrir plus de 70% de la demande nationale en produits agricoles.
Les chiffres : meilleurs indicateurs En terme de chiffres, M. Bouazghi a indiqué que la superficie des terre exploitée a été élargie de 8,5 millions d'hectares à 9 millions d'hectares de même pour les superficies irriguées qui sont passées à 2 millions d'hectares. Par ailleurs, la production agricole de certains produits devrait augmenter à l'instar des céréales qui atteindra 53 millions de quintaux, la pomme de terre avec 69,5 millions de quintaux, les dates avec 11 millions de quintaux, les viandes rouges, 6,3 millions de quintaux, les viandes blanches, 6,7 millions de quintaux et le lait frais à 4,8 millions de litres. S'agissant de la loi portant règlement budgétaire 2015, le ministre indiqué qu'un montant global de 333 milliards de dinars a été affecté au secteur de l'agriculture, du développement rural et de la pêche, dont 335.7 milliards de dinars ont été consommés, faisant remarquer que la consommation dépasse le montant affecté pour l'année 2015 en raison de l'existence d'un solde restant qui a permis la prise en charge des besoins du programme qui était en cours de réalisation. D'autre part, un montant de 277.6 milliards de dinars a été affecté au budget de fonctionnement, dont 206 milliards de dinars à l'Office algérien interprofessionnel des Céréales (OAIC), 43 milliards de dinars à l'Office national interprofessionnel du Lait (ONIL). Les indemnités d'expropriation dans le cadre du Fonds national de la Révolution agraire (FNRA) s'élèvent à 1,5 milliard de dinars. Plus de 32 milliards de dinars ont été affectés à l'administration centrale et 2,5 milliards de dinars à l'administration de la pêche et de l'aquaculture. Le premier responsable du secteur a précisé que le montant consacré à la subvention des céréales et du lait a atteint 241 milliards de dinars. Pour ce qui est des projets, 21 projets ont été délivrés dans le domaine de l'agriculture et d'autres ont été inscrits pour le secteur de la pêche. A cela s'ajoute le soutien de 36500 exploitations agricoles (différents projets privés). Par ailleurs, la valeur de la production agricole, qui est passée de 500 milliards DA en 2000 à 3.000 milliards DA en 2016, représente plus de 70% des disponibilités alimentaires. Il ne faut pas oublier que l'agriculture participe à hauteur de 12% au PIB national et occupe plus du quart de la population active, représentant 2,5 millions équivalents emplois permanents auxquels s'ajoute l'insertion de jeunes diplômés du secteur sans activité et 22.253 micro-entreprises créées dans le segment de l'appui à l'exploitation agricole.
Mobilisation des moyens disponibles Mieux encore, le ministre a noté avec satisfaction que "certaines filières ont enregistré un excédent qui permettra de pénétrer les marchés étrangers", avant d'ajouter que "les montants gigantesques alloués au secteur, estimés à 2.500 milliards de dinars, les deux dernières décennies, ont permis de réaliser une production agricole de l'ordre de 30 milliards de dollars. Prévoyant une importante augmentation, notamment des céréales, de la pomme de terre, des viandes, du lait et des dattes, le ministre a souligné que la politique agricole repose, à moyen terme, sur une stratégie qui tient compte de la situation nationale et internationale afin de relever les défis. Et il précise bien qu'il s'agit de "l'augmentation et la valorisation du volume de la production nationale à travers la mobilisation rationnelle des moyens disponibles en ciblant les filières stratégiques pour répondre aux besoins de la population, réduire graduellement l'importation et se lancer dans l'exportation". Il a ajouté que la stratégie du développement du secteur vise la mise en œuvre d'une politique agricole durable capable de garantir la sécurité alimentaire, réduire le déséquilibre de la balance commerciale et contribuer à la diversification de l'économie nationale. Outre la préservation et la valorisation durable des ressources naturelles, cette stratégie a pour objectif la promotion des activités des populations rurales ainsi que le développement de la pêche. Pour le ministre, ceci passe par l'adoption d'un nouveau mode structuré essentiellement autour de l'investissement privé en tant que levier de la croissance agricole, notamment dans le cadre des partenariats public-privé et privé-privé. Cette stratégie est basée en outre sur l'appui aux filières agricole stratégiques dont les céréales, le lait, le fourrage et les viandes. Le ministre a évoqué, dans ce même contexte, l'irrigation par les systèmes d'économie d'eau, l'introduction de l'agriculture industrielle, le soutien des systèmes de régulation, la substitution de l'importation intense de certains produits agricoles et alimentaires, la relance des exportations et l'accompagnement et le soutien des porteurs de projets. Enfin, il est important de signaler que parallèlement à la mise en œuvre de programmes visant la modernisation de l'agriculture du pays, l'intensification durable des productions stratégiques, la régulation des marchés et la préservation des ressources naturelles, les efforts portent sur le développement de l'agriculture familiale et le renforcement de son rôle dans l'économie rurale et l'alimentation des populations rurales.