Résumé : Farida dévoile à Merouane que ses parents doivent se rendre à La Mecque dans les prochaines semaines, et qu'elle aimerait profiter de leur absence pour planifier leur mariage. Elle est déroutée par la réponse de Merouane. Stupéfaite, Farida ne trouve pas tout de suite les mots pour répliquer. Elle prend une lente inspiration, et lance enfin d'une voix outrée : -Pourquoi ne m'as-tu rien dit ? -Pourquoi ? Repose la question à toi-même. Je n'ai pas l'intention de laisser moisir mon argent dans un compte bancaire, jusqu'à ce que tu daignes te décider, alors que je pourrais le faire fructifier. -Tu ne penses qu'à tes intérêts, n'est-ce pas ? Il hausse les épaules. -Cet investissement me permettra d'accroître mon capital, et pourquoi pas de lancer une autre agence de communication. -Alors, puisque tu fais de bons calculs, dis-moi quand nous pourrions nous marier ? Il hausse les épaules. -Dans six mois, une année tout au plus. Cela devrait t'arranger, puisque tu voulais toi-même t'investir dans tes projets et t'affirmer dans ton boulot. Farida passe la main sur son front. -Je ne crois pas ce que j'entends. -Je ne suis pas fautif dans ce qui arrive. Rappelle-toi donc mon insistance à nous marier hâtivement et tes réticences sur le sujet. -Je voulais juste temporiser, mais après mûre réflexion, j'ai décidé de te donner une réponse positive. Je voulais annoncer la bonne nouvelle à mes parents dès leur retour de La Mecque. -J'aurais aimé que ce soit le cas. Elle se lève. -Puisque c'est ainsi, je n'ai plus qu'à retourner au bureau. Il se lève. -Je suis désolé ma chérie. Elle lève la main. -Non. C'est de ma faute. Je reconnais que j'ai agi sans réfléchir. Elle prend son sac et quitte les lieux. La fin de journée s'annonçait orageuse. Quelques gouttes de pluie commençaient à tomber. Farida referme ses dossiers et s'apprête à rentrer. Elle était encore sous le choc de la réponse de Merouane à sa proposition, et se demande si elle ne devrait pas le rappeler pour lui dire que, tout compte fait, ils pourraient se marier sans tambour ni fanfare. Elle savait que leurs familles respectives s'attendaient à un mariage en grande pompe, mais s'ils devaient s'en abstenir, elle ne va pas s'en formaliser. Ils avaient déjà un logement, et elle pourra puiser dans ses économies pour le meubler, mais connaissant Merouane, elle savait que ce dernier s'y opposerait. Elle s'installe au volant et met le contact. L'orage éclate. Elle actionne les essuie-glaces et démarre. Des éclairs balayèrent la nuit et le tonnerre se met à gronder. Elle n'aimait pas le tonnerre. Cela lui fait toujours penser que c'est la fin du monde. Elle s'agrippe à son volant et tente de garder les yeux rivés sur la route glissante. (À SUIVRE) Y. H.