Un peu plus de 20 millions de Vénézuéliens sont appelés à voter aujourd'hui lors d'une présidentielle anticipée à un seul tour, mais boycottée par une partie de l'opposition proche des Etats-Unis et des pays européens. Sans réelle concurrence, le président sortant, Nicolas Maduro, reste le grand favori de cette présidentielle, dans un contexte de crise économique difficile, due à la chute des prix du pétrole, première source de revenus du pays. Mis sous pression par une opposition ultralibérale, le président vénézuélien cherche à sauvegarder l'héritage de son prédécesseur, Hugo Chavez, mort d'un cancer en 2013. S'exprimant vendredi devant des observateurs internationaux, Nicolas Maduro a appelé tout le monde — ses adversaires et lui compris — à "accepter le résultat électoral, quel qu'il soit". En face, ses adversaires sont le chaviste dissident Henri Falcon (56 ans), qui s'est présenté malgré le boycott de la coalition d'opposition, la Plateforme de l'unité démocratique (MUD), et le pasteur évangélique Javier Bertucci, 48 ans. Outre l'opposition, les Etats-Unis, l'Union européenne et le groupe de Lima, une alliance de 14 pays d'Amérique et des Caraïbes, qui dénonce la radicalisation du gouvernement de Caracas, rejettent ce scrutin qu'ils jugent ni démocratique, ni libre, ni transparent. Ils accusent également Maduro de saper la démocratie. Quatre mois de manifestations quasi quotidiennes de l'opposition qui ont fait 125 morts à la mi-2017, ont été écartés d'un revers de la main avec la mise en place de la Constituante, toute puissante arme politique au service du camp au pouvoir. Mais ce n'est pas l'avis de l'ancien Premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, présent à Caracas en tant qu'observateur électoral. Selon lui, les Vénézuéliens vont voter "librement", ont rapporté les agences de presse. "Nous serons dans les bureaux de vote pour constater si les Vénézuéliens votent librement, je ne doute pas qu'ils votent librement", a déclaré M. Zapatero au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion avec les autorités électorales. Selon lui, si le système électoral est "perfectible", comme d'autres, il offre les "garanties de base". "Le vote est ce qu'il y a de plus sacré pour un citoyen, il est très difficile qu'il accepte de voter sous la menace ou en étant victime d'un chantage", a ajouté M. Zapatero, qui depuis 2016 fait office de médiateur dans la crise entre le gouvernement et l'opposition vénézuélienne. Aux côtés de José Luis Rodriguez Zapatero, l'ancien président du Sénat français, Jean-Pierre Bel, et l'ex-commissaire européen, Markos Kyprianou, participeront également à cette mission. R. I./Agences