"Dès la fin du Ramadhan, nous allons nous atteler à faire le bilan et diagnostiquer les carences de notre secteur. Tout ce dossier, qui va comporter des décisions concrètes, va être transmis au gouvernement", a annoncé le ministre. Le ministre du Commerce, Saïd Djellab, qui a effectué une visite d'inspection, hier, dans la wilaya de Bouira, a admis qu'il a échoué à faire baisser les prix des fruits et légumes passée la première semaine du Ramadhan, comme il l'a promis le premier jour du jeûne. Interrogé en conférence de presse en marge de ses inspections, le ministre a affirmé que "dès la fin du Ramadhan, nous allons nous atteler à faire le bilan et diagnostiquer les carences de notre secteur. Tout ce dossier, qui va comporter des décisions concrètes, va être transmis au gouvernement". Ainsi, l'hôte de Bouira a admis son impuissance pour remédier au dérèglement des marchés des fruits et légumes, mais aussi des viandes rouge et blanche. Saïd Djellab a, en effet, reconnu que "tant que l'anarchie règnera au sein de nos marchés, toute prédiction comportera une part d'incertitude". Par ailleurs, le ministre s'est heurté à la dure réalité du marché. Et pour cause, la courgette était affichée entre 120 et 140 DA le kilogramme, l'oignon entre 55 et 65 DA, alors que la carotte oscillait entre 100 et 120 DA, selon la qualité. Pour ce qui est de la tomate de premier choix, elle était cédée à 100 DA et 85 DA pour celle de qualité moindre. La laitue, très prisée durant ce mois, s'affichait entre 150 et 170 DA, les haricots verts culminaient à 250 DA. Mais c'est le rayon de boucherie qui a étonné le ministre du Commerce. "Le poulet à 340 DA le kilogramme ! Vous ne trouvez pas que c'est exagéré ? Et la viande de mouton à 1 500 Da le kilogramme, vous estimez que c'est raisonnable ?" s'est-il interrogé. Face à cela, les bouchers interpellés ont signifié qu'ils subissent également le "diktat" des revendeurs. Interrogé au sujet de la menace de la Fédération nationale des boulangers (FNB) d'observer une grève illimitée après l'Aïd si les autorités ne décident pas d'augmenter officiellement le prix du pain, Saïd Djellab s'est montré rassurant. "À ce sujet, je tiens à rassurer nos amis boulangers en leur affirmant que les portes du dialogue sont toujours ouvertes (...) Cette fédération, justement, vient de recevoir une invitation de notre part, afin d'aplanir les divergences", a-t-il annoncé. À titre indicatif, la FNB plaide pour une baguette de pain à 13 DA, ce prix serait l'idéal pour garantir aux boulangers une marge bénéficiaire acceptable. Pour ce qui est du volet des produits interdits à l'importation, le ministre expliquera qu'une taxe allant de 30 à 200% allait être mise en place dans le projet de LFC-2018. "Une taxe douanière supplémentaire provisoire allant de 30 à 200% sur les produits de luxe importés sera introduite dans la loi de finances complémentaire (LFC) 2018 pour renforcer les mesures de protection de la production nationale et réduire la charge des importations sur la balance commerciale", a-t-il conclu. RAMDANE BOURAHLA