Lorsqu'il lança l'initiative pour une conférence de consensus, à partir de 2014, beaucoup parmi ses détracteurs avaient ironisé, au regard des difficultés rencontrées, sur sa "feuille blanche", cette proposition suggérant le libre choix laissé aux acteurs politiques et sociaux d'avancer leur suggestion pour une sortie de crise. Mais quatre ans plus tard, le FFS annonce que cette "feuille" a pu être "étoffée" et qu'il s'apprête à la partager avec les acteurs "concernés". "À présent, le FFS est en mesure, comme il s'y est engagé, de partager avec les acteurs concernés, dans un cadre approprié et en temps utile, les résultats de ses échanges, notamment les grands axes politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux pouvant constituer la base d'une plateforme de consensus national, qui n'exclut pas, dans la mise en œuvre, la compétition entre les partis politiques", écrit le FFS dans un communiqué rendu public hier et signé par l'instance présidentielle. Cette annonce du FFS intervient alors que de nombreuses voix ont adopté cette proposition du consensus, du moins le professent-elles, comme le relève d'ailleurs le texte. Le FFS a "constaté que la position de la classe politique dans son ensemble a évolué d'une façon positive en prônant un dialogue inclusif et consensuel pour faire face aux difficultés grandissantes auxquelles est confronté le pays, rejoignant ainsi le projet de reconstruction d'un consensus national adopté par le FFS lors de son 5e congrès en mai 2013". Lancé en 2014, le projet de consensus, adopté une année plutôt, a permis au parti d'engager une série d'entretiens avec les partis politiques du "pouvoir et de l'opposition", des "personnalités politiques et des acteurs de la société civile", sans compter les débats citoyens pour "enrichir le projet et élargir les adhésions", "encouragé en cela par les progrès réalisés depuis le lancement de cette initiative", rappelle le parti. Même s'il se réjouit de "la convergence" des analyses avec les "partenaires", le projet du FFS diffère cependant avec certaines propositions de partis, comme celle du MSP, à titre d'exemple, qui "prône un consensus économique". Pour le FFS, la crise est multidimensionnelle et l'approche doit être globale. "Les problèmes étant multidimensionnels requièrent une approche globale, les questions politiques, économiques, sociales, culturelles et environnementales étant interdépendantes ; les difficultés touchant toutes les catégories de la population et toutes les régions du pays exigent la contribution aussi bien des partis politiques que des représentants de la société civile ; les différends économiques et sociaux ont pour cause première l'orientation politique du système et, de ce fait, nécessite une approche systémique pour leur règlement", observe le FFS. Il demeure convaincu que seul le consensus constitue la solution à la crise indépendamment de l'échéance de 2019. "Aujourd'hui plus que jamais, l'Algérie est à un tournant de son développement historique. Avant ou après la prochaine élection présidentielle, seul le rassemblement des énergies, que le projet de reconstruction d'un consensus national et populaire vise à promouvoir, permettra d'affronter victorieusement les enjeux et les défis de ce nouveau siècle", conclut le texte. Karim Kebir