Le président de la Fédération algérienne de l'agroalimentaire (FAA), Abdelwahab Ziani, estime que la relance de l'industrie en Algérie passe impérativement par une stabilité des lois. La réglementation, voire toutes les règles qui régissent l'activité de chaque entreprise doivent être, selon lui, stables et non pas en perpétuel changement. Pour lui, le développement industriel nécessite aussi la sauvegarde du potentiel d'entreprises existantes dans le but de relaver le niveau de productivité dans notre pays. "Nous avons recensé énormément de chantiers qui dorment. Nous avons la ferme conviction que ces projets peuvent être relancés aisément", avoue-t-il. M. Ziani affirme que les industriels algériens sont capables de contribuer à la relance de l'économie hors hydrocarbures. Beaucoup d'entreprises ont, relève-t-il, demandé à investir dans de nouveaux créneaux, pour peu qu'elles bénéficient d'un accompagnement de la part des pouvoir publics. Interrogé au sujet du droit additionnel supplémentaire (une taxe de 30% à 200%), instauré par le gouvernement pour protéger la production nationale contre les méfaits des importations, M. Ziani indique que ce mécanisme permet de préserver une filière menacée par les produits étrangers. Abdelwahab Ziani cite l'exemple de la production des arômes qui sont des matières premières dont ont besoin les producteurs locaux pour la fabrication de produits tels que les jus, les sodas... En important ces arômes, l'on continuera à faire vivre les entreprises étrangères et l'on contribuera à la disparition des sociétés au niveau local. Le concentré de tomates est, ajoute-t-il, une autre filière qu'il faut protéger. Le lait aussi connaît actuellement une évolution puisqu'il représente 38% sur le marché de la production nationale. Produits franchisés importés : un manque à gagner pour le Trésor depuis 13 ans Il faut porter ce taux à 50%, suggère le président de la FAA lors de son passage hier sur les ondes de la Radio chaîne III. Il est primordial de préserver toutes les filières devenues de nos jours stratégiques. Car, les produits finis introduits sur le marché domestique constituent une véritable menace à la production nationale. L'invité de la radio salue la décision du ministère du Commerce de retirer les franchises en provenance européenne. "Depuis plus de 13 ans, des producteurs algériens importent des matières premières ou des produits finis qui étaient franchisés. Ils ne paient même pas les 5% de droits de douane. Le Trésor public a souffert de cette mesure au moment où il a besoin de ces entrées fiscales", constate-t-il. M. Ziani demande à l'Etat d'édicter des lois protégeant les producteurs algériens sur une période de cinq à dix années, sur la base d'une "stabilité réglementaire" pour aider à jeter les bases d'une industrie nationale compétitive. En outre, l'entreprise algérienne sollicite l'assistance des pouvoirs publics pour qu'elle puisse se mettre aux normes ISO et aux standards mondiaux liés à l'exportation. L'accompagnement de l'Union européenne à ce propos s'est avéré inefficace, déplore-t-il. "On nous envoie des experts européens qui ne connaissent pas le marché algérien. Nous souhaitons à ce que cette mission soit, en revanche, accomplie par des experts algériens. Ces derniers sont les seuls qui connaissent la production et le marché national", déclare-t-il. B. K.