Le marché obligataire atteint 2 milliards de dollars aujourd'hui. Ce qui n'est pas négligeable pour un début. Le ministre des finances, M. Mourad Medelci, a rendu hommage à son prédécesseur. “Sonelgaz est un joyau de la République. Nous empruntons ce vocable à Abdellatif Benachenhou”, a tenu à reconnaître le grand argentier du pays. Façon de signifier que le cap est mis sur la continuité. D'ailleurs, le cabinet conseil Strategica, qui avait été choisi pour les opérations de levée des fonds à travers les lancements des différents emprunts obligataires d'Air Algérie et de Sonelgaz, durant ces dernières années, semble avoir toujours les faveurs des autorités financières pour ses compétences. En un mot, elles paraissent faire la sourde oreille sur les liens présumés entre ce cabinet et l'ex-ministre des finances. Dans sa première sortie publique après sa nomination, le ministre des finances dans la foulée a rassuré l'auditoire : “Le ministère est ouvert aux entrepreneurs publics et privés. Cela ne veut pas dire que je répondrai oui à toutes les sollicitations. Cela ne veut pas dire aussi que je répondrai systématiquement non à toutes les demandes.” Concernant l'emprunt obligataire, il porte sur un montant de 10 milliards de dinars pouvant s'étendre à 15 milliards de dinars. Il est destiné au grand public et aux opérateurs privés. Chaque titre vaut 10 000 dinars. L'acquéreur doit au moins acheter deux obligations. Il peut acquérir autant de titres qu'il le désire. Le rendement du titre est considéré comme avantageux. Le taux d'intérêt, assure Lachemi Siagh, le président de Strategica est supérieur à celui des autres placements dans les banques. Il est variable : de 3,50% la première année à 7% en fin de période. Les revenus tirés de ces titres sont défiscalisés, c'est-à-dire exempts d'impôts. L'obligation est liquide. À tout moment, l'acquéreur peut revendre l'obligation et récupérer son argent. Dans ces opérations, le dépositaire central, Algérie Clearing, constitue un pilier du dispositif. “C'est une pièce maîtresse de la place financière. Elle assure le support du développement du marché financier. Toutes les conditions sont ainsi réunies pour développer de nouveaux instruments financiers : obligations convertibles en actions, remboursements anticipés, fusions d'entreprises, augmentations du capital, échange d'actions. Grâce à cet emprunt, Sonelgaz compte financer en partie son plan de développement estimé à 550 milliards de dinars d'ici 2009 pour la réalisation de nouvelles centrales et la modernisation de ses réseaux de transport, de distribution et d'exploitation. Ce sera le tour prochainement d'Algérie Télécom et de l'Entp”, a indiqué M. Siagh. Le ministre de l'Energie, lui, a souligné que ce sont les réformes dans le secteur qui ont permis de telles opérations de financement hors budget de l'Etat et hors concours extérieurs. Selon lui, le développement durable du pays dépend du développement d'un marché financier local. Il a indiqué que le texte portant méthodes de fixation de la tarification en matière d'électricité est prêt. La Crec, la commission de régulation, fruit de la réforme dans le secteur de l'électricité, est chargée, à partir de ce texte, de fixer désormais les prix du kilowatt/heure aux ménages et aux industriels. Elle est également chargée de s'assurer que l'énergie produite sera au moindre coût pour les usagers. N. Ryad