Dans son allocution, le Chef du gouvernement a mis l'accent sur “la réconciliation nationale qu'il convient de soutenir”. Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a présenté, hier, son bilan annuel devant les députés de l'assemblée populaire nationale (APN). Durant une séance plénière présidée par Amar Saïdani, le président de l'APN, et devant un hémicycle pratiquement plein et en présence de la quasi-totalité du gouvernement, Ahmed Ouyahia a abordé plusieurs questions d'actualité. à commencer par le projet présidentiel portant réconciliation nationale. Du point de vue du chef du gouvernement “la réconciliation nationale prônée par le chef de l'état gagne en audience et en soutien, au moment où dans le domaine sécuritaire, la situation s'est distinguée par une forte réduction des capacités de nuisance du terrorisme”. Le “recul du terrorisme” dont parle Ouyahia est la résultante du combat des différentes forces de sécurité. Il nuancera, toutefois, son propos en indiquant que “l'amélioration de la situation sécuritaire ne doit pas nous faire oublier que des algériens meurent encore dans la lutte contre le terrorisme et que des citoyens sont encore assassinés”. Aussi et dans l'objectif de réaliser la paix, l'orateur précisera qu' “il convient de soutenir la réconciliation nationale et de se préparer à la concrétiser dans les faits, le moment venu lorsque la nation sera consultée à ce sujet et au sujet des mesures devant l'accompagner”. Soutenant, à ce propos, que le président de la république tend vers “la paix civile y compris par voie de l'amnistie”, le chef du gouvernement ne donnera pas, cependant, de plus amples explications sur ce qu'il entend par “amnistie”. Il recommandera dans ce même chapitre “de condamner le terrorisme” et de se mobiliser contre lui. Cette mobilisation devrait également concerner “les partis politiques et les citoyens”, précise-t-il. Abordant l'épineux dossier de la crise de Kabylie, le chef du gouvernement le considère comme étant en voie de règlement : “La stabilité nationale a été marquée par une progression nouvelle grâce au dénouement de la crise de la région de Kabylie.” Comment ? “L'effort investi des années durant par le président de la république pour dénouer cette crise et le dialogue dont le gouvernement a été chargé ont enfin abouti à l'accord du 15 janvier dernier”, a-t-il expliqué. Il annoncera dès lors “la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur par l'état”. Aux dires du chef du gouvernement “l'accord conclu entre le gouvernement et les archs sera loyalement appliqué dans sa lettre et dans son esprit”. Faisant état d'une “contestation politique” autour de cet accord, Ouyahia soutiendra que ce dernier “n'est dirigé contre personne, car, dira-t-il, elle (la plate-forme d'El-Kseur) n'a d'autres objectifs que de consolider l'unité nationale et l'état de droit”. L'alliance présidentielle (FLN, RND et MSP), qui a soutenu la candidature de Abdelaziz Bouteflika à la magistrature suprême, est considérée par l'orateur comme un facteur de “stabilité politique nationale”. Cette coalition partisane “qui consacre la règle universelle de la majorité ira en se renforçant”, dira Ouyahia. Au chapitre des réformes structurelles, l'intervenant a exprimé un satisfecit quant à leur “avancement”. “La réforme de l'état progresse, elle s'effectue à travers d'importantes adaptations de la législation et de la réglementation et la formation des cadres. La réforme de la justice a franchi d'importantes étapes, à travers une profonde refonte des lois”, a-t-il fait valoir. S'agissant de la réforme de l'enseignement, Ouyahia mettra le doigt sur “des débats passionnés” nés de la suppression de la matière des sciences islamiques du secondaire. Pour lui “la langue arabe est et demeurera la langue de l'enseignement dans le système public et dans les établissements privés”. “La modernisation de tout le système national de l'enseignement se déroule et se poursuivra avec la ferme volonté d'ancrer notre enfance et notre jeunesse dans notre identité nationale, avec ses trois composantes que sont l' islam, l' arabité et l' amazighité”, tient-il à préciser. Sur ce même registre, le chef du gouvernement fera remarquer qu' “aucune approche politicienne n'entravera la réforme du système national d'enseignement en vue d'en moderniser les programmes”. S'agissant des perspectives du gouvernement, l'intervenant affirmera “la poursuite de la mise en application des réformes structurelles”. Tout comme il expliquera que son gouvernement tendra à “orienter les capacités de l'administration publique vers sa mission fondamentale de service public, de régulation et de contrôle”. Il sera question également “d'une meilleure prise en charge de la solidarité nationale”, dira-t-il. Les débats autour de la déclaration de politique générale débuteront, aujourd'hui, et se poursuivront trois jours durant. Jusqu'à hier, pas moins de 142 députés se sont inscrits pour intervenir, a annoncé le président de l'APN. Le chef du gouvernement répondra aux députés samedi prochain. Nadia MELLAL