Résumé : Fettouma entame sa vie de femme et ne tarde pas à découvrir le caractère acerbe de sa belle-mère. Cette dernière ne ratait aucune occasion pour la malmener ou reprocher à sa mère d'utiliser ses ustensiles quand elle descendait dans la cour pour aider sa fille. Un jour, Lla Z'hor, qui jusque-là n'avait jamais voulu apporter de l'eau au moulin de la vieille Kheira, lui rétorqua qu'elle n'utilisait absolument pas ses affaires, mais qu'elle aidait plutôt de temps en temps sa fille à faire la lessive. Ce à quoi Ll'a Kheira répondit : -Je ne sais pas pourquoi tu l'aides. N'est-elle donc pas capable de laver son linge et celui de son mari comme toutes les épouses ? -Si, mais souvent elle en a pour toute la journée. Je ne fais que l'aider. Et puis, en guise de linge, Fettouma doit aussi laver les draps et toutes les parures de la maison, et même ton propre linge et celui de son beau-père. Lla Kheira se relève promptement. Les mains sur les hanches, elle s'insurge : -C'est ça, viens maintenant m'épier et diriger ma maison, puisque ta fille n'en est pas capable. -Je ne viens ni pour t'épier ni pour diriger ta maison. Je réponds juste à tes remarques acerbes, Lla Kheira. Tu oublies que nous formons maintenant une famille. -Oh que non ! Je ne l'ai pas oublié. Et comment le pourrai-je d'ailleurs. Ta maudite fille prend ses aises chez moi. Elle est devenue la star de la maison. Mahmoud, mon pauvre fils, n'a d'yeux que pour elle. Je donnerais ma main à couper qu'elle l'a ensorcelé. Sous le regard de quelques voisines qui s'affairaient dans la cour, Lla Z'hor dépose le drap qu'elle était en train d'essorer et redresse la tête : -Pourquoi dis-tu cela, Lla Kheira ? Mahmoud a toujours aimé Fettouma. Et maintenant qu'elle est sa femme, tu devrais te sentir plutôt heureuse de constater qu'ils forment un couple modèle. -Que Dieu m'en soit témoin, je ne reconnais plus mon fils. Il a tout le temps l'esprit ailleurs. Quand Fettouma n'est pas là, il revient à de meilleurs sentiments. Fettouma qui avait suivi toute la scène en silence arrête de frotter son linge pour lancer : -Mahmoud te respecte, et ne fait jamais rien sans te consulter. -Ah ! je te tiens, petite vipère ! Dis-le donc franchement : tu es jalouse du comportement de mon fils envers ses parents ! -Mais non ! Je n'ai pas dit ça ! Depuis que je suis l'épouse de Mahmoud, je tente de m'adapter à votre mode de vie. Cependant, tu ne sembles jamais satisfaite. -Ecoutez-moi celle-là ! Elle remet ses mains sur ses hanches et poursuit : -Bien sûr que tu dois t'adapter aux mœurs de la famille, Fettouma. Mais jusqu'à ce jour, tu n'es encore qu'une nouvelle débarquée dans ma maison. Et pour cela, tu dois suivre mes instructions sans rechigner. Sinon (elle brandit son index) gare à toi ! La jeune femme était au bord d'une crise de larmes. Sa mère intervient : -Cela suffit, Lla Kheira. Qu'a donc fait ma fille pour que tu la malmènes de la sorte ? -Rien, sauf que cela fait une année depuis qu'elle est mariée, et elle ne m'a pas encore donné de petit-fils. Lla Z'hor se mord les lèvres pour ne pas crier son désarroi. -Tu veux dire qu'elle est stérile ? (À SUIVRE) Y. H.