Les promoteurs adhérents au Collectif d'appui à la microentreprise (Came) de Bouira sont, une nouvelle fois, montés au créneau, hier, en signe de solidarité avec l'un des leurs, dont le véhicule, pour ne pas avoir payé ses dettes, a été saisi par les autorités au niveau de la commune de Sour El-Ghozlane. Ainsi, plusieurs dizaines de jeunes promoteurs de la wilaya de Bouira, ainsi que ceux de Tizi Ouzou ont fait le déplacement à Sour El-Ghozlane (sud de Bouira), pour tenir un sit-in devant la succursale de la banque CPA (Crédit populaire algérien) dans le but d'exprimer leur mécontentement vis-à-vis des "pressions" et "harcèlements" des autorités publiques. Les protestataires, tous de jeunes entrepreneurs ayant bénéficié des dispositifs Ansej, Angem ou alors Cnac, ont dénoncé la politique d'austérité mise en place par l'Etat, mais aussi "le harcèlement" dont ils se disent être victimes de la part de ces mêmes organismes. Pour le représentant dudit collectif, Djaâfar Hamichi, nombre d'entrepreneurs font l'objet de poursuites judiciaires. "Par notre action de solidarité, nous voulons transmettre un message aux autorités concernées (...) Nous sommes dans le même bateau, et si un quelconque organisme touche à un promoteur, il s'attaque à l'ensemble des promoteurs de la wilaya", a-t-il souligné. Pour notre interlocuteur, uniquement pour la période 2016 jusqu'à juin 2018, pas moins de 8 000 jeunes se sont vu dresser des procès-verbaux de saisie, et d'après le même intervenant, le chiffre total des entrepreneurs ayant des démêlés avec la justice avoisine les 16 000. "Nous sommes victimes d'une mauvaise politique de l'emploi", a-t-il, en outre, dénoncé. Pour d'autres protestataires qui se disent être en faillite, les banques, notamment la Badr, exerceraient une forme de chantage, afin de récupérer les crédits octroyés. "Nous avons été dupés par l'Etat, et aujourd'hui, nous sommes dans une véritable impasse. Les saisies se font de manière systématique, sans parler du chantage administratif", affirment certains manifestants. Au terme de leur rassemblement, ces citoyens, qui se considèrent comme des "victimes de tout un système", ont appelé à souder leurs rangs et revendiquent l'allégement des charges qui pèsent sur eux, notamment l'effacement de 50% de leurs dettes, le non-rééchelonnement de ces dernières et l'annulation des poursuites judiciaires. À titre de rappel, au mois de mai dernier ce collectif avait organisé une opération escargot au niveau de l'autoroute Est-Ouest, avec l'objectif de mettre un terme aux opérations de saisie. RAMDANE BOURAHLA