Plusieurs dizaines de promoteurs adhérents au Collectif d'appui à la microentreprise (Came) de Bouira ont organisé, jeudi, des rassemblements au niveau des sièges de la Badr et de la Caisse nationale d'assurance chômage, afin d'exprimer leur mécontentement vis-à-vis des "pressions" et "harcèlements" des autorités publiques. Pour ces promoteurs qui se disent "être en faillite", les banques exerceraient une forme de chantage, afin de récupérer les crédits octroyés. "Nous avons été dupés par l'Etat et aujourd'hui, nous sommes dans une véritable impasse. Les saisies se font de manière systématique, sans parler du chantage administratif", affirment certains protestataires. Ces derniers, tous de jeunes entrepreneurs ayant bénéficié des dispositifs de l'Ansej, de l'Angem ou bien de la Cnac, ont dénoncé la politique d'austérité mise en place par l'Etat, mais aussi "le harcèlement", dont ils se disent être victimes de la part de ces mêmes organismes. Pour les représentants de ce collectif, uniquement pour la période 2016 jusqu'à février 2018, pas moins de 7 500 jeunes se sont vu dresser des procès-verbaux de saisie et d'après le même intervenant, le chiffre total des entrepreneurs ayant des démêlés avec la justice avoisine les 16 000. "Nous sommes victimes d'une mauvaise politique de l'emploi", soutiennent-ils. S'agissant du fond du problème, les membres du Came indiquent que "contrairement à ce qui a été avancé par les autorités concernées, nombre d'entrepreneurs font l'objet de poursuites judiciaires (...) seule l'union et la solidarité peuvent faire avancer notre cause". Pour les manifestants, les différents dispositifs d'aide à l'emploi sont un "piège" où la majorité des jeunes se sont engouffrés pour ne plus pouvoir en sortir maintenant. "L'Etat a tenté d'acheter la paix sociale avec ces dispositifs. Nous avons certes notre part de responsabilité, mais pas l'entière responsabilité, car nous avons été dupés dès le départ". D'autres jeunes entrepreneurs souligneront le fait que les pouvoirs publics suspendent une véritable épée de Damoclès sur leurs têtes et dénoncent la "politique de deux poids, deux mesures" des autorités. "Nous avons été de simples chômeurs, nous nous sommes retrouvés des chômeurs endettés", déclarent unanimement les mêmes membres dudit collectif. Toujours d'après les protestataires, la politique du pouvoir consistant à acheter la paix sociale à travers les divers dispositifs d'aide à l'emploi a "atteint ses limites" et les seuls perdants dans cette histoire, ce sont les jeunes désœuvrés. Au terme de leur rassemblement, ces citoyens, qui se considèrent comme des "victimes de tout un système", ont appelé à souder leurs rangs et revendiquent l'allègement des charges qui pèsent sur leurs épaules, notamment l'effacement de 50% de leurs dettes, le non-rééchelonnement de ces dernières et l'annulation des poursuites judiciaires. RAMDANE B.