Après les promoteurs Ansej, Cnac et Angem de la wilaya de Béjaïa, hier, c'était au tour de leurs voisins de Bouira d'organiser une opération escargot sur l'autoroute Est-Ouest, plus précisément sur le tronçon reliant El-Adjiba à Bouira. En effet, ce sont plus de 200 promoteurs, tous adhérents au Collectif local d'appui à la microentreprise (Came), qui ont défilé à bord de leur fourgon acquis dans le cadre des dispositifs d'aide à l'emploi, dans le but de s'insurger contre les "pressions" et les "harcèlements" des autorités publiques. Les promoteurs protestataires réclament "l'amnistie générale" et refusent le rééchelonnement de leurs dettes contractées auprès des banques dans le cadre du financement de leurs projets. Les banques harcèlent ces promoteurs — qui se disent "en faillite" — pour récupérer les crédits octroyés. "Cette action se veut être un énième rappel aux autorités", dira le coordinateur du Came de Bouira, Djaâfer Hamichi. Pour lui, cette opération escargot a été décidée suite au silence observé par les pouvoirs publics. "Nous faisons face à un véritable silence radio de la part des autorités. Nous considérons leur mutisme comme du mépris à notre égard", s'emportera un promoteur. D'autres se disent "victimes" de la politique de l'emploi prônée par les différents gouvernements depuis 2008. "Nous avons été dupés par l'Etat et aujourd'hui, nous sommes dans une véritable impasse. Les saisies se font de manière systématique, sans parler du chantage administratif", affirment certains protestataires. Ces derniers ont également dénoncé la politique d'austérité mise en place par le gouvernement, mais aussi "le harcèlement" émanant de ces mêmes organismes et dont ils se disent victimes. En effet et selon un jeune manifestant de la région de M'chedellah, ayant contracté un crédit bancaire auprès de la Badr pour réaliser un élevage de poulets en 2015, les autorités concernées lui ont déjà envoyé deux mises en demeure le menaçant de lui saisir son matériel. "Du jour au lendemain, je me suis retrouvé endetté de plus de 4 millions de dinars, alors que je n'ai même pas encore entamé mon activité", s'est-il plaint. Les membres du Came local indiquent que "contrairement à ce qui a été avancé par les autorités concernées, nombre d'entrepreneurs font l'objet de poursuites judiciaires". Vers midi, les manifestants se sont dispersés dans le calme, tout en promettant d'autres actions si leurs doléances n'étaient pas prises en charge par les services concernés. RAMDANE BOURAHLA