Le Fonds précise que les difficultés rencontrées par une entreprise publique peuvent se propager, de façon directe ou par l'intermédiaire d'autres entités, aux banques publiques et/ou à l'administration. La proportion brute des prêts bancaires improductifs a augmenté légèrement, passant de 11,9% à 12,3% des prêts totaux à la fin 2017, "en raison notamment des répercussions des arriérés de l'Etat envers ses fournisseurs", relève le FMI, dans son dernier rapport sur la situation économique de l'Algérie. Néanmoins, les données préliminaires à la fin décembre 2017 indiquent que le secteur bancaire reste suffisamment capitalisé, avec un ratio de solvabilité global de 19,6%. Le ratio de solvabilité des fonds propres durs a diminué légèrement, de 16,3% à la fin 2016 à 15,2%, en raison de la croissance du crédit à l'économie. "Les banques demeurent rentables, le rendement des actifs étant de 2% en moyenne. La liquidité du secteur bancaire a diminué, mais elle reste suffisante pour couvrir environ la moitié des passifs à court terme des banques", souligne le FMI. Dans son rapport, l'institution de Bretton Woods indique qu'à court terme, l'amélioration des conditions de liquidité, l'apurement des arriérés domestiques de l'Etat et l'augmentation de la croissance amélioreront les indicateurs de solidité des banques, "mais les risques pesant sur le système bancaire pourraient ensuite s'aggraver". Selon le FMI, "l'abondance de liquidité bancaire pourrait alimenter la croissance du crédit et entraîner un relâchement des conditions d'octroi de prêts. Le risque de crédit pourrait alors s'aggraver si la croissance économique ralentit, surtout si les mesures de stérilisation et les tensions inflationnistes poussent les taux d'intérêt à la hausse". Evoquant les liens macrofinanciers au sein du secteur public, le FMI signale que "le secteur public domine l'économie, avec de nombreuses entreprises et banques publiques, souvent de grande taille", notant que "les liens financiers entre les entreprises publiques, d'autres entités du secteur public et les banques publiques sont multiples et constituent des canaux d'interaction systémique, l'administration centrale servant souvent d'intermédiaire". Ainsi, relève le FMI, l'administration centrale rembourse aux entreprises publiques le coût des prix réglementés qu'elle leur impose, et aux banques publiques les bonifications de taux d'intérêt qu'elles sont tenues d'offrir. Plus explicite, le Fonds précise que les difficultés rencontrées par une entreprise publique peuvent se propager, de façon directe ou par l'intermédiaire d'autres entités, aux banques publiques et/ou à l'administration. En particulier, les créances sur certaines grandes entreprises publiques sont une source de risque pour certaines banques publiques. Cette concentration de risques est, quelque peu, atténuée par le fait que les banques publiques restent bien capitalisées et rentables, avec des créances garanties par l'Etat. "La persistance éventuelle de vastes déficits budgétaires pourrait entraîner le retour des insuffisances de liquidités qu'a connues le secteur financier en 2016 et 2017, lorsque la baisse des recettes pétrolières s'est traduite par des arriérés envers les entreprises et les banques, ce qui a réduit leurs marges de trésorerie et s'est ressenti dans l'ensemble de l'économie", prévoit le FMI. Meziane Rabhi