Le FMI relève que le secteur bancaire est “très liquide”, mais le niveau des prêts demeure “relativement faible, principalement en raison du risque crédit”. Le FMI estime que l'interdiction des crédits à la consommation, en vigueur depuis 2009, a eu des “effets sur l'approfondissement de l'activité bancaire” et devrait être “revue une fois que la centrale de risques des crédits aux particuliers sera opérationnelle”. Le Fonds affirme que dans l'ensemble, les banques sont “bien capitalisées et rentables”. Les statistiques avancées par le Fonds indiquent que les prêts classés (qui deviennent risqués dès qu'il y a un problème de paiement) ont enregistré une baisse entre 2005 et 2010. Ils représentaient 35,7 % de l'ensemble des prêts en 2005 et ont baissé à 22,1 % en juin 2010. Ce constat est observé pour les banques publiques dont les crédits classés ont connu une baisse de 38,2 % à 24,9 % entre 2005 et 2010. Idem pour les banques privées avec des taux réduits de 19 % à 17,4 %. Par ailleurs, le ratio des créances non productives (crédits compromis, litigieux …) a continué à reculer pendant la même période. Sur la totalité des crédits, les prêts non productifs représentaient 19,2 % en 2005 pour diminuer à 14,9% en 2010. Les taux des banques publics à ce propos ont chuté de 20,4 % à 16,8 % et confirment l'observation du FMI. “Toutefois, le ratio des créances non performantes dans les banques publiques reste trop élevé et de nouvelles mesures sont nécessaires pour améliorer le règlement des créances non performantes des banques publiques sur les entreprises publiques et sur le secteur privé”, observe le FMI. Concernant le provisionnement des prêts, il a, selon les experts du FMI, augmenté. Ce qui reflète une évaluation des risques plus rigoureuse tant par les régulateurs que par les banques. Les provisions sur les prêts classés sont passées de 49 ,3 % à 67,8%. Ce sont celles des banques publiques. Quant à celles des banques étrangères, elles ont augmenté de 62,3 % à 70 % pendant la même période. Le FMI relève que le secteur bancaire est “très liquide”, mais le niveau des prêts demeure “relativement faible, principalement en raison du risque crédit”. Certaines banques s'attellent également à moderniser leurs opérations et leurs moyens de paiement afin de minimiser la pratique largement répandue du paiement en liquide. Par ailleurs, le développement des réseaux des succursales bancaires demeure essentiel pour améliorer le recours du grand public aux services bancaires. Les représentants du FMI soulignent également que certaines mesures récentes pourraient “entraver les efforts de modernisation du système financier”. Les nouvelles règles relatives aux IDE empêcheront, selon eux, l'entrée de nouvelles banques majoritairement étrangères ou la reprise de banques publiques par des banques étrangères dans le cadre d'une privatisation. De plus, la présence d'un représentant de l'Etat sans droit de vote aux conseils d'administration des banques privées est devenue obligatoire. Il est essentiel que “cela n'affecte pas les opérations normales de ces institutions mais encourage un meilleur dialogue avec les autorités”, avouent-ils.