La veillée nocturne, organisée dans la soirée de jeudi, à Aokas, par le comité de soutien au blogueur Merzoug Touati, condamné à sept ans de prison ferme, n'aura finalement pas drainé la foule des grands jours. Prévu à partir de 20h, l'événement n'a pas connu la mobilisation escomptée, au même titre d'ailleurs que l'action similaire organisée le 19 juillet dernier, sur la place Saïd-Mekbel, à Béjaïa. En effet, hormis quelques acteurs de la société civile, à l'instar de Hocine Boumedjane, responsable du Centre de documentation et d'information en droits de l'Homme (CDDH) et élu à l'APW de Béjaïa, le militant associatif Yanis Adjlia, l'écrivain M'hamed Hassani et les membres de l'association Azday-Adelsan d'Aokas, l'appel lancé par le comité de soutien pour la libération de Merzoug Touati n'a pas susciter une grande mobilisation au sein de la population de la région du Sahel. Même les citoyens d'Aokas n'ont pas été nombreux à se déplacer sur l'esplanade du cinéma de leur ville où la veillée a été organisée. Pourtant, cette action de soutien intervient à la veille de la commémoration de la fameuse marche du livre du 29 juillet 2017, qui avait drainé une marée humaine. À l'occasion, un riche programme de chants et de poésies berbères a été concocté par le mouvement associatif local. Si au début de la soirée, quelques dizaines de personnes ont tenu à assister à une prise de parole, au fil de la nuit, la foule s'est dispersée et seuls quelques militants associatifs ont passé la nuit à la belle étoile jusqu'au petit matin. Interrogé sur les raisons de la faible mobilisation qui a caractérisé les actions de soutien au blogueur emprisonné, Hocine Boumedjane de la Laddh, a estimé que cela était prévisible, arguant que "les gens sont en vacances, on est en pleine saison estivale". Selon lui, la rentrée sociale est plus propice à la mobilisation citoyenne. Pour sa part, Hamou Aïdali, militant associatif à Aokas, abondera dans le même sens, avant d'ajouter que la communication n'a pas été également à la hauteur de l'événement. Selon lui, beaucoup de citoyens n'ont pas été informés de la tenue de cette veillée nocturne. En effet, l'annonce de cette action n'a été faite que sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, alors qu'une large diffusion de l'information aurait été nécessaire pour la réussite d'un tel événement. Ainsi, jeudi soir, après une prise de parole devant les quelques citoyens présents, la veillée s'est poursuivie avec un spectacle de chants et de poésies, animé par des chanteurs et poètes de la localité d'Aokas. À noter, enfin, qu'un rassemblement pacifique est prévu pour demain dimanche, à partir de 9h, devant le centre pénitentiaire d'Oued Ghir, où croupit le jeune blogueur condamné par la cour d'appel de Béjaïa à sept années d'emprisonnement. Un autre défi pour les animateurs du comité de soutien pour la libération de Merzoug Touati. H. K./K. O.