Le parti au pouvoir au Zimbabwe depuis 1980, la Zanu-PF, a décroché la majorité absolue des sièges à l'Assemblée nationale, selon des résultats officiels annoncés hier, alors que le décompte des voix pour la présidentielle se poursuit sur fond d'accusations de fraude lancées par l'opposition. Hier, la commission électorale (ZEC) a publié les premiers résultats partiels des législatives. Sur 153 des 210 circonscriptions du pays, "la Zanu-PF obtient 110 sièges, et le MDC (Mouvement pour le changement démocratique) 41 sièges", a annoncé le groupe audiovisuel public ZBC, citant les résultats de la commission. Selon ces chiffres, la Zanu-PF a donc obtenu la majorité absolue à la Chambre basse. Les observateurs de l'Union européenne (UE) ont dénoncé hier "l'inégalité des chances entre les candidats aux élections générales au Zimbabwe", alors que l'opposition dénonce des fraudes. "Le climat politique s'est amélioré, (...) mais l'inégalité des chances (entre candidats), les intimidations d'électeurs et le manque de confiance dans le processus électoral ont miné l'environnement pré-électoral", a dénoncé l'UE dans un communiqué. La mission de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) a elle d'ores et déjà salué "l'environnement pacifique qui a prévalu pendant la campagne pré-électorale et le jour du vote et donné au peuple zimbabwéen la possibilité d'exercer son droit constitutionnel". Dans le cas où les résultats seraient contestés, la SADC a en outre "exhorté les candidats à s'abstenir de toute forme de violence". Les scrutins de l'ère Mugabe ont été régulièrement entachés de fraude et de violences. Son successeur et ancien bras droit Emmerson Mnangagwa, soucieux de se démarquer de son ex-mentor, a promis cette année des élections justes, pacifiques et transparentes. Pour preuve de sa bonne volonté, il a invité des observateurs occidentaux à surveiller le vote, une première en seize ans. Ni la Zanu-PF ni le MDC n'ont immédiatement réagi à ces premiers résultats officiels des législatives, mais le patron du MDC, Nelson Chamisa, a affirmé que ceux de la présidentielle étaient en train d'être truqués. La commission électorale, critiquée pour sa partialité pendant les scrutins de l'ère Mugabe, "cherche à publier des résultats pour gagner du temps et inverser la victoire du peuple à l'élection présidentielle", a affirmé Nelson Chamisa sur son compte Twitter. R. I./Agences