Le poulet déploie ses ailes ces derniers jours. Son prix est monté en flèche en l'espace de quelques jours seulement. Le prix d'un kilogramme de poulet oscille entre 410 et 420 DA le kilogramme, alors qu'il ne dépassait pas les 380 DA au mois de Ramadhan dernier. Une simple virée aux différents marchés de la Vallée du M'zab nous renseigne sur cette flambée des prix. Chacun donne son argument. "Je l'achète à 385 DA en gros et le revends à 420 DA au détail'', nous confie un boucher de Sidi Abbaz, à Ghardaïa. Alors que des commerçants affirment, de leur côté, que cette augmentation est due à "une production insuffisante'', M. Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), a expliqué, pour sa part, que cette augmentation des prix s'explique par la baisse de l'offre qui est, selon lui, "inférieure à la demande''. Approché par Liberté, un boucher justifie cette flambée des prix par "les graves incendies qui ont touché des exploitations avicoles à Batna et ailleurs, mais aussi et surtout la réticence de beaucoup d'éleveurs de poussins à poursuivre leur activité, s'abstenant de travailler en ces périodes caniculaires où le taux de mortalité du poussin est très important, engendrant des pertes énormes en termes financiers. Ainsi, beaucoup de fournisseurs de viandes blanches ont cessé le travail momentanément, engendrant un dérèglement du marché de la volaille pour laquelle les prix s'affichent en fonction de l'offre et de la demande, en ces périodes de fêtes et de vacances''. Ce qui n'est pas du tout l'avis d'un cadre de la direction du commerce de la wilaya de Ghardaïa, qui impute cette brusque hausse du prix du poulet "aux revendeurs qui profitent de la situation générée par les prix très élevés de la viande rouge qui demeure très loin de la portée de la bourse du citoyen moyen''. Son collègue précise : "Le prix réel de la volaille à la sortie des abattoirs dépasse rarement les 130/140 DA le kilogramme. Avant d'atterrir dans l'assiette du consommateur, elle passe entre les mains de plusieurs revendeurs sans scrupule qui font flamber les prix''. Quant à l'inertie des services de contrôle et de la répression des fraudes, il faut dire que la filière avicole échappe à tout contrôle. À l'instar d'autres wilayas du pays, il y a même de nombreux abattoirs clandestins qui alimentent le marché avec tous les risques sanitaires que cela comporte sur la santé du citoyen. C'est une filière qu'il faut revoir en amont et en aval. BOUHAMAM AREZKI