Le village de Boumalek, appelé communément Agbet Boucherit (commune de Guelta Zerga, à une trentaine de kilomètres à l'est de Sétif), souffre du manque de projets de développement local. En effet, cette localité qui compte une centaine d'habitations manque de toutes les commodités de base indispensables à une vie digne. Selon des citoyens de ce village qui a pris forme dans les années 1990, suite à l'exode massif des familles en raison de l'état d'insécurité dans plusieurs communes à Sétif et Jijel, le manque d'eau potable représente leur souci majeur, car le projet dont avait bénéficié depuis deux ans leur village s'est avéré défaillant. "Depuis deux années, l'entreprise à laquelle ont été confiés les travaux de ce projet a édifié un château d'eau et mis en place pour la première fois un réseau. Après le raccordement des maisons, le projet s'est avéré défaillant, car les travaux n'ont pas été faits selon les normes. Ce projet n'a jamais été mis en service", ajoutera un habitant. Pour étancher leur soif, les habitants de cette localité utilisent jusqu'à maintenant des baudets pour ramener de l'eau à partir des fontaines lointaines, et cette mission incombe souvent aux enfants. D'autres riverains recourent à l'achat des citernes ambulantes pour s'approvisionner en eau. Par ailleurs, ce village souffre également de l'absence de réseaux d'assainissement et d'évacuation des eaux usées. "Imaginez-vous qu'en 2018, nous utilisons toujours des fosses septiques pour nous débarrasser des eaux usées. Cette évacuation anarchique des eaux usées n'est pas sans danger sur notre santé et celle de nos enfants. Nous craignons que nos enfants contractent des maladies à cause de cette catastrophe écologique", expliquera toujours notre interlocuteur. Aussi, les citoyens évoquent le manque de gaz de ville. "La conduite alimentant l'agglomération d'Oued Laâtache passe à proximité de notre village. Les élus locaux nous donnent à chaque fois des promesses sans suite. Notre souffrance avec les bouteilles de gaz butane n'a que trop duré", expliquera notre interlocuteur. La route menant à ce village se trouve dans un état de dégradation avancé : "Ce chemin vicinal n'a jamais fait l'objet d'une opération d'aménagement. La poussière en été et la boue en hiver. Nos enfants souffrent pour arriver à l'école. À la moindre goutte de pluie, cette route se transforme en boue." Les citoyens évoquent aussi l'absence de l'éclairage public. A. LOUCIF