Les dernières pluies donnent un temps de répit aux décideurs. Les nouveaux apports pluviométriques ont nettement amélioré le niveau des réserves des barrages au Centre, à l'Est et à l'Ouest. Le barrage de Keddara, qui approvisionnait essentiellement la capitale, accumule au 7 janvier 2003 42 millions de m3. Les responsables attendent que le niveau soit plus important, au minimum 50 millions de m3, pour pouvoir exploiter ses ressources de façon plus intensive. Il avait été fermé en raison de la sécheresse de l'année dernière. Après les apports de l'automne, environ 30 millions de m3, il a été décidé de pomper seulement 8 000 m3/j pour alimenter la wilaya de Boumerdès. Le niveau actuel des réserves permet un minimum de 20 mois de sécurité pour la capitale à un rythme de 50 000 m3/jour. La situation des ressources des trois barrages Ghrib (63 millions de m3) Bouroumi (13, 32 millions de m3) et Boukourdane (35, 53 millions de m3), qui alimentent la capitale actuellement à raison de 150 000 m3/j pendant dix mois minimum si on tient compte de façon large de la couverture des besoins des habitants de la wilaya de Aïn Defla et de Tipasa. En résumé, les barrages de la capitale et ceux de l'interconnexion permettent d'alimenter la capitale à raison de 200 000 m3/jour pendant au moins un an, dans un scénario très prudent. Si on y ajoute les 400 000 m3/jour environ tirés des forages actuellement et les 30 000 m3/jour des stations de dessalement attendus dès la fin du premier trimestre, les ressources permettent de couvrir à 100% les besoins minimaux à partir de l'été prochain. À partir d'avril prochain, si le niveau de Keddara atteint le seuil minimal de 60 millions de m3, dans un scénario toujours très prudent, maintenir la distribution de l'eau un jour sur trois dans la capitale devient un cas flagrant de mauvaise gestion. À l'Est, les points noirs sont en train de se résorber. Le barrage Hammam-Grouz, qui alimente Constantine, cumule 22 millions de m3. Ceux de Skikda connaissent une amélioration sensible du niveau de leurs réserves. Zardesas (13, 88 millions de m3) Zit-Emba (40 millions de m3), Ben-Zid (40 millions de m3). À Annaba, les barrages de Cheffia et Mexa accumulent respectivement 68,27 et 47 millions de m3. Espérons que les travaux des différents projets de transfert des eaux ou d'interconnexion seront au rendez-vous de cette amélioration sensible des niveaux de barrages au centre, à l'est et à l'ouest du pays. N. R. SECTEUR DE L'HYDRAULIQUE Les grandes lignes de la stratégie Les grandes lignes de la gestion des ressources hydriques et la situation de ce secteur au niveau local ont été longuement évoquées lors d'une conférence de presse animée hier après-midi par M. Abdelmadjid Attar, ministre des Ressources en eau, en visite d'inspection et de travail dans la wilaya de Constantine. Le ministre a rappelé les aléas de la dernière décennie qui a connu une régression notable de l'investissement dans ce secteur, dont la gestion doit nécessairement, selon M. Attar, rester sous le monopole de l'Etat au vu de l'importance stratégique qu'il revêt. Le secteur a souffert, selon le ministre, de la sécheresse enregistrée ces trois dernières années ainsi que de la baisse des prix du pétrole et, à un degré moindre, de la situation sécuritaire. Tout cela a amené l'Etat à prendre des mesures à court et moyen terme pour rétablir l'équilibre sous forme de programmes d'urgence visant la réalisation de 150 forages à travers le pays dans la perspective de résorber un déficit estimé à un milliard de mètres cubes par rapport à une quantité globale de 4 milliards et demi de mètres cubes d'eau. Le ministre des Ressources en eau a également fait état de l'importance des projets de dessalement de l'eau de mer qui peuvent procurer à court terme un million de mètres cubes d'eau destiné à l'alimentation des villes côtières essentiellement. Il convient, a souligné le ministre, d'investir largement dans le domaine du dessalement et de la rénovation des canaux de distribution pour récupérer les 50% de déperdition de cette denrée stratégique enregistrés à travers le pays.