Eprouvant du mal à se positionner par rapport à l'échéance électorale de 2019, des partis politiques ont inventé, pour éviter une totale pétrification, le jeu des consultations tous azimuts. Armés de leur propre initiative, faute de vrai projet élaboré, ils s'adonnent à un chassé-croisé fort lassant, à la longue. Les partis islamistes sont en passe de détenir la palme de ces pérégrinations. L'idée, qui a appartenu au président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) en premier, a, désormais, fait des émules. Parmi les partis qui se sont trouvé "une initiative", à vrai dire un prétexte pour aller faire le tour des chapelles partisanes, on trouve le mouvement El-Bina dont le président fait montre subitement d'un dynamisme qu'on ne lui connaissait pas. Jeudi, Abdelkader Bengrina a rencontré le président du parti Talaie El-Houriat, Ali Benflis, à qui il a présenté l'initiative de sa formation politique "l'Algérie pour tous" visant à "protéger le front interne, approfondir le dialogue et rechercher les mécanismes politiques à même d'assurer son succès". Les responsables des deux partis ont convenu, dans ce cadre, de se "distinguer avec un discours fédérateur rejetant les diatribes et les diffamations, d'autant que la conjoncture exige de tout un chacun de travailler pour l'Algérie", a indiqué le communiqué du mouvement. L'initiative du mouvement El-Bina, lancée en mai dernier, a également pour objectifs de "protéger le front interne, soutenir l'acquis démocratique et l'organisation de la vie partisane". Pour sa part, le président du parti Talaie El-Houriat, Ali Benflis, a présenté son initiative qui repose sur "l'organisation d'élections transparentes supervisées et organisées par une commission indépendante et d'autres points déjà présentés à l'opinion publique nationale", a ajouté la même source. Pour rappel, M. Bengrina avait annoncé, mercredi, que son mouvement "ne boycottera pas la prochaine présidentielle et sera présent soit avec son propre candidat, soit à travers une alliance avec un autre candidat, selon les conditions définies par le conseil consultatif qui tiendra sa session ordinaire en automne prochain, pour trancher définitivement cette question". Le président d'El-Bina a déjà rencontré le secrétaire général du Front de libération nationale, Djamel Ould Abbes, qui, lui aussi, mène ses propres consultations avec les partis alliés. La plus significative d'entre ses rencontres est celle qu'il a eue dernièrement avec le secrétaire général du Rassemblement national démocratique, Ahmed Ouyahia. Une rencontre qui a eu lieu au Palais du gouvernement, rappelons-le. R. N./APS