Les pays membres de l'Opep vont se retrouver en septembre prochain dans la capitale algérienne dans une conjoncture délicate pour l'organisation. Le président-directeur général de Sonatrach, Abdelmoumène Ould Kaddour, a affirmé, jeudi dernier, à Béjaïa où il était en visite de travail, que l'Algérie souhaite le maintien de l'accord conclu en décembre 2016 entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et des pays non-Opep. Mesurant l'ampleur des difficultés, le P-DG de la compagnie nationale des hydrocarbures a, cependant, souligné que ce qui se passe actuellement (conjoncture politique aux Etats-Unis et au Moyen-Orient) aura certainement un impact sur la réunion que personne ne peut prévoir. En effet, l'Opep est actuellement dans l'incertitude la plus totale vis-à-vis de ce qu'elle va mettre en œuvre pour équilibrer le marché pétrolier et permettre aux prix d'évoluer dans une fourchette raisonnable. Deux principaux obstacles se dressent sur son chemin : la crise entre les Etats-Unis et l'Iran, et la position versatile de la Russie, un allié qui, tantôt se joint à l'Opep, tantôt veut s'en séparer. Ainsi, si l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires dont la Russie ne parviennent pas à maintenir la cohésion en leur sein, cela pourrait assombrir grandement les perspectives en matière de stabilité durable du marché. Les pays membres de l'Opep vont se retrouver en septembre prochain à Alger où ils vont tenter de cerner les difficultés et surtout redonner plus de vitalité et de visibilité à l'accord signé en septembre 2016 à Alger et entériné en décembre de la même année à Vienne. Pour l'heure, rien n'est acquis. Mais Alger veut rééditer l'expérience de 2016. L'accord signé à l'époque prévoit une baisse de la production pétrolière de 1,8 million de barils par jour, l'objectif étant de maintenir l'équilibre sur le marché mondial. L'accord a été légèrement remanié à l'occasion de la conférence ministérielle de l'Opep tenue en juin dernier à Vienne, à la demande de la Russie et de l'Arabie saoudite, les deux pays avaient poussé vers une augmentation de la production de l'Opep et de ses partenaires d'un million de barils par jour. Et ils avaient obtenu ce qu'ils voulaient. Cela a pesé sur le marché et risque d'aggraver la situation avec, en toile de fond, les sanctions frappant l'Iran et les tensions commerciales entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires, que sont la Chine et l'Union européenne. Pékin a annoncé, mercredi dernier, qu'elle imposerait des droits de douane de 25% visant 16 milliards de dollars supplémentaires de produits américains, conformément à sa promesse de riposter face aux dernières taxes américaines sur ses produits. L'UE, haussant le ton également, a affirmé avoir mis en œuvre la loi dite de blocage pour protéger les entreprises européennes souhaitant continuer à investir en Iran. Par ailleurs, la vigueur du dollar pèse également sur les perspectives de la demande de pétrole, comme le mentionne un rapport de l'Agence internationale de l'énergie. Comme les cours du baril sont fixés en monnaie américaine, les investisseurs utilisant d'autres devises voient leur pouvoir d'achat fondre quand le billet vert étincelle. À plus long terme, cependant, les marchés surveillent l'Iran, troisième plus grand producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui va voir ses ventes à l'étranger plombées par les sanctions américaines qui seront effectives à partir de novembre. Youcef Salami