Depuis le lancement de la pétition pour une Assemblée constituante, le parti a récolté pas moins de 200 000 signatures. Face à la campagne lancée tambour battant par les partisans d'Abdelaziz Bouteflika pour un 5e mandat présidentiel, le Parti des travailleurs ne baisse pas les bras. La formation de Louisa Hanoune poursuit sa campagne pour l'instauration d'une Assemblée constituante et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Réuni hier à Alger, le secrétariat du bureau politique du parti a fait un bilan d'étape. Au cours de la même réunion-bilan, les responsables du PT ont passé en revue l'actualité politique de l'été. Ainsi ils se sont intéressés à l'appel lancé le 20 août dernier par le chef de l'Etat pour la constitution d'un front populaire. Pour le PT, cet appel ne vaut que si, indique M. Taâzibt, cela signifie retour à la souveraineté populaire. "Un front populaire signifie donner la parole au peuple pour qu'il puisse choisir en toute liberté les formes et le contenu des institutions qu'il veut se donner", souligne-t-il, informant que la SG du parti animera prochainement, mercredi, pense-t-on savoir, une conférence de presse pour faire non seulement le point sur la campagne pour la Constituante et le changement du système, mais aussi s'exprimer sur les sujets brûlants, dont l'élection présidentielle qui approche. À ce sujet, le Parti des travailleurs estime que rien n'est définitivement tranché concernant la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour un nouveau mandat à la tête de l'Etat. "Rien n'est tranché. Rien n'est irréversible dans cette situation, car tout peut arriver ; tout reste possible", indique M. Taâzibt, qui ne manque pas de relever au passage que "ceux qui militent pour un statu quo veulent perpétuer le système et mettent en danger la pérennité de l'Etat". Il en ressort aussi, s'agissant de la collecte de signatures pour la pétition devant appuyer l'initiative du parti, que la dynamique a été plutôt positive. Depuis le lancement de cette campagne de proximité active, le Parti des travailleurs a pu récolter pas moins de 200 000 signatures de citoyens favorables à l'avènement d'une Assemblée constituante. Ce sont des signatures "obtenues après des discussions et des débats contradictoires avec les citoyens", précise Ramdane Taâzibt, député et membre du bureau politique du parti, contacté par Liberté. Le même responsable estime que "la dynamique va se poursuivre" pour collecter un maximum de signatures. Pour cela, les responsables du parti poursuivent leurs rencontres de proximité, y compris dans les cafés et marchés publics. Et pour donner un peu plus de force à leur initiative, les responsables du PT sillonneront le pays dès septembre. Ainsi, la secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune, animera des rassemblements régionaux, pendant que des cadres et des députés du parti animeront, eux, des conférences-débats. Au-delà des options politiques, la situation générale du pays prouve "la justesse de notre combat pour changer le système", estime M. Taâzibt qui cite, entre autres exemples, les scandales de corruption, les catastrophes naturelles mal gérées et l'apparition récente du choléra. Pour rappel, le Parti des travailleurs a initié une pétition, en février dernier, en faveur de l'instauration d'une Assemblée constituante. Une manière de signifier que le changement du système tout entier est une urgence. Ali Boukhlef