Le Conseil de la Choura du mouvement islamiste tunisien Ennahdha a lancé un véritable ultimatum au chef du gouvernement en l'appelant à se concentrer sur la prise en charge des problèmes sociaux et économiques du pays ou de démissionner. À l'issue de sa réunion dimanche, le Conseil de la Choura du parti islamiste tunisien Ennahdha a adressé une sévère mise en garde à Youssef Chahed, le Premier ministre, auquel il demande de ne plus penser à l'élection présidentielle de 2019, mais plutôt de se concentrer sur la prise en charge des problèmes socio-économiques du pays ainsi que sur le projet de loi de finances 2019. S'il a des ambitions politiques, il devrait démissionner de son poste, a averti l'organe exécutif d'Ennahdha. C'est un véritable ultimatum, qui a été adressé au Chef du gouvernement tunisien et qui l'invite à se focaliser sur les réformes socio-économiques du pays où à démissionner s'il compte se présenter à la prochaine élection présidentielle de 2019. Le président du Conseil de la Choura d'Ennahdha, Abdelkarim Harouni, dont les propos ont été rapportés par l'agence TAP, a affirmé que "sa formation politique continue à soutenir Youssef Chahed à condition que ce dernier se focalise sur les réformes et la prochaine loi des finances". Selon lui, le Conseil de la Choura a réitéré la nécessité d'accélérer la mise en œuvre des réformes socio-économiques ainsi que culturelles du pays, tout en appelant à "un remaniement ministériel si la nécessité l'impose". Il a souligné dans ce contexte que son parti demeure "attaché à un consensus avec toutes les forces nationales afin de surmonter toutes les difficultés de la conjoncture actuelle". Ainsi pour Ennahdha, le premier ministre devrait être "plus efficace et pragmatique" et que "tous les membres du gouvernement actuel peuvent se porter candidats aux élections, mais après avoir quitté leurs fonctions officielles". Rappelons que la Tunisie connaît une crise politique en grande partie liée au sort de Youssef Chahed qui n'a plus l'appui de son parti Nidaa Tounes, mais qui avait été soutenu par Ennahdha, à la seule condition de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Par ailleurs, Ennahdha a rejeté le projet relatif à l'égalité dans l'héritage entre les hommes et les femmes proposé par le président Béji Caïd Essebsi suite à une recommandation de la Commission des libertés individuelles et de l'égalité (Colibe). "Ennahdha rejette tout projet contradictoire avec la Constitution et avec les textes catégoriques du Saint Coran", a déclaré Abdelkrim Harouni, avant d'ajouter que "la Tunisie est un Etat civil dans une société musulmane qui respecte les principes islamiques et constitutionnels". Le responsable du mouvement islamiste a également précisé que "son parti soutient l'effort de réflexion (al-Ijtihad) et les initiatives visant à améliorer la situation de la femme et qu'il contribuera à développer les dispositions en vigueur conformément aux préceptes de l'islam". Merzak T./Agences