“L'initiative d'éradiquer le sachet noir et d'exiger des sacs alimentaires selon des normes internationales n'a pas manqué de faire grincer les dents à certains”, a asséné hier Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, lors de l'atelier régional de formation sur le nouveau dispositif de normalisation de la fabrication des sachets en plastique. Fort de ses arguments, il n'a pas omis à l'occasion de mettre en exergue la disponibilité des producteurs à travailler coude à coude avec les pouvoirs publics dans l'intérêt général. D'où d'ailleurs la pertinence de procéder par étape et d'accorder aux producteurs un délai suffisant pour s'adapter à la nouvelle législation en la matière. Raison pour laquelle une commission mixte (administration du ministère de l'Environnement et délégués de producteurs) se penche depuis deux mois sur le dossier pour mener à bien cette opération. Deux dates importantes sont retenues : le 2 juillet, pour appliquer le marquage et la traçabilité, et le 31 décembre 2005, pour l'éradication totale du sachet noir. À ce propos, les nouveaux textes sont on ne peut plus clairs concernant le contrôle, la gestion et l'élimination des déchets à travers lesquels il est stipulé que “la réutilisation d'emballage des produits chimiques pour contenir directement des produits alimentaires est interdite”. Cette interdiction doit être obligatoirement indiquée sur les emballages par des signaux apparents avertissant des risques menaçant la santé des personnes du fait de la réutilisation de ces emballages pour le stockage de produits alimentaires ou encore “l'utilisation des produits recyclés susceptibles de créer des risques pour les personnes dans la fabrication d'emballages destinés à contenir directement des produits alimentaires ou des objets destinés à être manipulés par les enfants est interdite”. Autrement dit, il est question de normalisation et de réglementation puisqu'il sera exigé aux producteurs et importateurs des preuves de conformité (attestation) qui passera par des laboratoires. Concernant les produits transformés, le département de Cherif Rahmani interdit tout traitement par ionisation, le rajout de pigments en vue d'augmenter l'opacité du sac en plastique à l'exception du dioxyde de titane (qui donne la couleur blanche). La production doit se faire exclusivement à partir d'une matière première vierge non recyclée, non déclassée, non régénérée et destinée à la production de film pour contact alimentaire. En ce sens, une vaste campagne d'information, à travers différents supports, a lieu depuis déjà deux mois pour sensibiliser les différentes parties avant de passer à l'application. À partir du 2 juillet prochain, le sachet destiné à l'emballage des produits alimentaires doit obligatoirement obéir au marquage d'identification défini par le Règlement technique algérien (RTA). Il s'agit en l'occurrence de porter avec précision la raison sociale, l'adresse, le logo de fabrication, le sigle ainsi que la mention d'alimentarité. C'est du moins ce qu'a rappelé le ministre, indiquant la nécessité de préparer les différents intervenants pour éviter toute mauvaise interprétation, excès ou dérive une fois que la loi nouvelle loi prendra effet. Nabila Saïdoun