La wilaya de Béjaïa était pratiquement isolée, hier, du reste du pays, suite à la fermeture des RN12 et 26, par des manifestants, respectivement à Bourbaâtache et Remila, ainsi qu'à celle de la RN9 à Amoucha dans la wilaya de Sétif. Du coup, la wilaya était bloquée de toute part. À Bourbaâtache dans la commune de Fenaia-Ilmaten, les habitants, après avoir fermé la RN12, reliant la wilaya de Béjaïa à celle de Tizi Ouzou, via Adekar, jeudi dernier, sont revenus à la charge, hier, en radicalisant leur protestation par la fermeture du même axe routier à la circulation ainsi que celle du siège de leur APC. Les manifestants protestent, selon des sources locales concordantes, contre la hausse "inexplicable" du prix du ticket de transport. Le ticket est passé subitement, précisent les mêmes sources, de 15 à 20 DA. Le P/APC, accompagné des délégués des manifestants, s'est rendu à la direction des transports de la wilaya de Béjaïa pour "trouver une solution à ce problème". Dans la commune de Sidi-Ayad, ce sont les habitants du village Ifthissen, qui ont investi, hier, la RN26, reliant la wilaya de Béjaïa à celle de Bouira, à hauteur de Remila. Les manifestants réclament la réalisation d'un pont qui reliera leur village à la route nationale. Le maire de Sidi-Ayad et le directeur des travaux publics de la wilaya de Béjaïa se sont rendus, apprend-on auprès du P/APC, Med-Cherif Boukrouis, sur les lieux pour convaincre les manifestants de libérer la route. En vain. "Je me suis déplacé sur les lieux en compagnie du DTP pour expliquer aux manifestants que leur demande nécessite du temps, une étude et l'arbitrage du ministre des Travaux publics, pour la satisfaire", nous a déclaré au téléphone M. Boukrouis qui, au passage, précise que cette route, menant vers leur village, est ouverte par la DTP afin de permettre à l'entreprise chinoise le transport de ses matériaux dans le cadre de la réalisation de son projet de la pénétrante autoroutière. "Néanmoins, ajoute-t-il, je leur ai proposé un passage solide et renforcé, mais ils refusent ma proposition. Je déplore qu'ils n'y ait pas de compromis", nous a déclaré l'édile local. Il faut dire, comme à chacune des fermetures de routes, que ces deux actions ne sont pas sans conséquence sur le mouvement de la population. C'est la première à être pénalisée. À signaler aussi que dans la journée d'hier, deux mouvements de protestation ont été enregistrés dans la wilaya de Béjaïa. Le premier dans la commune de Chemini où les habitants des villages Boumelal et Lota, ont observé un rassemblement devant le projet de réalisation d'une centrale électrique tout près de l'antenne de l'ATDE d'Akfadou. Selon les manifestants, les travaux ont provoqué des glissements de terrain qui menacent la disparition des sources d'eau qui alimentent ces deux villages. "Nous avons demandé depuis longtemps de conforter les travaux après avoir constaté des glissements de terrain, mais nous n'avons pas été entendus. Actuellement, le site est fermé et les travaux sont gelés jusqu'à ce que soient confortés les travaux des glissements de terrain", nous a déclaré M. Ouadag, P/APC de Chemini. Et d'ajouter : "J'ai exigé aussi le paiement de la taxe d'activité professionnelle (TAP) des travaux exécutés — ce qui n'a pas été fait — et la remise en l'état de la route menant vers l'antenne de l'ATDE déformée par les camions de forts tonnages de l'entreprise ainsi que l'électrification de 250 maisons." À Béjaïa, ce sont les bénéficiaires des 200 logements de type logement participatif aidé (LPA) à Berchiche, dans la commune d'El-Kseur, qui ont procédé à la fermeture du siège de l'agence foncière de la wilaya de Béjaïa pour réclamer "l'accélération des travaux de réalisation de leurs logements et la déduction du coût de logement du prix de l'assiette foncière puisqu'il s'agit d'un terrain communal". L. OUBIRA