Au cours de la réunion de travail du wali avec la société civile, le chef de daïra a passé en revue les spécificités de la région en communiquant à l'assistance les montants des projets dont a bénéficié cette daïra, qui s'étend sur une superficie de 137 km2 avec une population de 97 000 habitants. Plusieurs infrastructures de base, implantées dans les quatre communes de la daïra de Draâ El-Mizan (Aït Yahia Moussa, Frikat, Aïn Zaouïa et Draâ El-Mizan), ont été inspectées récemment par le wali de Tizi Ouzou, M. Hocine Ouadah, accompagné de son exécutif lors de sa visite de travail dans la région. Dans ces municipalités, le wali a eu notamment des aperçus sur des chantiers à l'arrêt, tel celui de l'aménagement des stades de Aïn Zaouia ou de la ville de Draâ El-Mizan, qui nécessitent des rallonges financières supplémentaires. À Aït Yahia Moussa, les autorités locales ont insisté sur l'urgence d'inscrire le projet d'un nouveau réseau d'assainissement pour le chef-lieu de la commune, dont les conduites actuelles déversent tous leurs déchets directement dans l'oued. D'une distance de 2 000 mètres linéaires, la première tranche de ce projet est estimée à 13 millions de dinars, tandis que celui de la deuxième (3 000 mètres linéaires) reviendrait à 20 millions, comme il a été demandé au wali la dotation en équipements de la Maison de jeunes de Tafoughalt. Au cours de la réunion de travail du wali, tenue dans le technicum de la ville avec la société civile, le chef de daïra a passé en revue les spécificités de la région en communiquant à l'assistance les montants des projets dont a bénéficié cette daïra, qui s'étend sur une superficie de 137 km2 avec une population de 97 000 habitants. Comme partout en Kabylie, la plupart des villages de cette région rurale sont tellement de relief escarpé et montagneux, hormis la vallée, que toutes les interventions ont porté sur des manques criants en AEP (Alimentation en eau potable), les routes, la santé, l'assainissement et l'éducation. Le représentant des associations rurales de la zone dite "rouge", du flanc sud et ouest, M. Belabiod Saïd a brossé un tableau sombre de la situation qui prévaut dans cette vaste contrée qui compte, à elle seule, une population de 10 000 âmes, avant de rappeler à l'assistance l'existence, depuis 14 ans certes, des conduites d'AEP, mais, le paradoxe, sans pour autant qu'une goutte d'eau n'en coula à ce jour. “De l'eau ! De l'eau ! Monsieur le wali !”, s'est-il exclamé, ajoutant : “Nos enfants, M. le wali, sont soumis quotidiennement, du matin au soir, à une corvée d'eau. Ils n'ont pas le moindre temps pour suivre leur scolarité.” M. Belabiod relèvera encore que “nous sommes isolés de la ville, dans nos quartiers non alimentés en gaz naturel, alors que ces avantages sont situés à tout juste 400 mètres du chef-lieu de la commune”, en concluant que “les élus locaux ont fui leurs responsabilités, d'où notre pessimisme”. Le représentant des associations urbaines a signalé, quant à lui, tous les manques qui dégradent le chef-lieu, notamment l'insécurité et les barrières bureaucratiques qui se dressent devant tout projet d'investissement. À ce sujet, un membre de la société civile dira, à l'adresse du wali, que “si, au début, on avait affaire à de petits dealers, aujourd'hui, M. le wali, c'est une affaire de caïds de la drogue. Qu'on fasse quelque chose pour protéger nos enfants !” Les mêmes préoccupations ont été soulevées par d'autres représentants de comités de villages des trois communes, faisant état d'un manque criant en matière d'emploi, de santé et d'infrastructures sportives comme culturelles. Un représentant de Frikat, localité recelant d'importantes potentialités pour son développement, rappellera devant le wali des problèmes similaires que rencontre la population dans certains villages, à l'image de Aït Boumâaza qui avait été bloqué pendant huit jours lors des dernières intempéries de l'année 2005, d'où la nécessité de doter la commune de moyens appropriés en pareilles situations, tel un tracteur agricole, équipé d'un chasse-neige. La municipalité d'Aït Yahia Moussa, qui a payé un lourd tribut pour le recouvrement de l'indépendance et qui reste l'une des plus déshéritées de la wilaya, ne compte que deux immeubles, alors qu'elle a été érigée au rang de commune, il y a plus de trois décennies (1971). “Il n'y a pas de municipalité à Aït Yahia Moussa ", scandait son représentant, proposant à ce que les logements occupés par l'ANP soient cédés au profit des couches démunies. De leur côté, les moudjahidine ont soulevé le blocage de la réalisation d'un monument historique à la mémoire des cinq colonels de l'ex-commune mixte de Draâ El-Mizan, à savoir Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Ali Mellah, Salah Zamoum et Slimane Dhiles (en vie). Après avoir écouté les doléances des citoyens, le wali a expliqué qu'il était venu dans la région, non pas pour donner des promesses mais pour écouter surtout la population en vue de trouver ensuite des solutions, en commençant par les priorités que sont notamment l'eau potable, l'assainissement et l'habitat. “Toutes vos préoccupations vont trouver des solutions, d'abord dans le programme de développement spécial accordé pour la région, et ensuite dans celui du quinquennat”, a-t-il précisé, avant de donner la parole aux représentants de diverses directions de la wilaya pour intervenir, tour à tour, chacun dans son secteur. Au terme de la réunion, qui s'est prolongée jusqu'à une heure tardive, en permettant au premier magistrat de la wilaya de prendre connaissance de tous les problèmes, celui-ci a promis d'aider la région en lui octroyant une enveloppe financière assez conséquente pour pallier aux multiples insuffisances. O. GhilÈs