L'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, s'est démarqué aujourd'hui, à Alger, des propos tenus par l'ancien chef de la DGSE, Bernard Bajolet, sur le pouvoir algérien et le président Abdelaziz Bouteflika. Interrogé, en effet, par des parlementaires à l'occasion de l'installation du groupe d'amitié Algérie-France à l'assemblée populaire nationale (APN), Xavier Driencourt a répondu par une formule célèbre du premier ministre Laurent Fabius qui affichait alors sa distance avec le président Mitterrand : «lui c'est lui, moi c'est moi». De la sorte, l'ambassadeur de France en Algérie entendait dire, d'après un document retranscrivant son entretien avec les parlementaires, et rendu public dans la journée, que «Bernard Bajolet, c'est Bernard Bajolet, il s'exprime à titre personnel, à titre privé». Et d'ajouter, comme pour exprimer la position de la France officielle : «Il (Bajolet ndlr) n'engage en aucun cas, je dis bien en aucun cas, le gouvernement, le Président et l'Administration française. Il s'exprime en son nom personnel». Xavier Driencourt admet également que la sortie de l'ancien patron de la DGSE a «fait effectivement un certain nombre de réaction», mais il considère, en revanche, que «Bernard Bajolet a occupé, il y a plus de dix ans les fonctions qui sont les miennes aujourd'hui (Ambassadeur de France en Algérie ndlr), il sait combien ces fonctions sont importantes, délicates et compliquées». Et de poursuivre : «le rôle d'un Ambassadeur français à Alger, ce n'est pas de remettre de l'huile sur le feu, fut-ce de l'huile d'olive ! C'est au contraire de rapprocher, de raccommoder quand il le faut, de faire de la dentelle. Et quand on fait de la dentelle parfois on se pique avec une épingle. Il faut éviter de se piquer avec une épingle, il faut éviter les piqûres d'épingles et je pense que nous sommes là, pas seulement moi, mais les parlementaires et moi, nous sommes là pour éviter ces piqûres». Pour rappel, dans un entretien au Figaro, paru le vendredi 21 septembre, Bernard Bajolet avait déclaré que «le président Bouteflika, avec tout le respect que j'éprouve pour lui, est maintenu en vie artificiellement». Mehdi Mehenni