Héritée de l'ère coloniale, la cité Mabrouka est considérée comme le point noir de la ville de Aïn-Bessem. Les occupants de cette ex-caserne militaire française y habitent depuis plus de quarante années. Ils vivotaient dans des conditions lamentables, telles l'exiguïté et les odeurs nauséabondes. De recensement en recensement, de promesse en promesse de recasement, cela a finalement eu lieu et a redonné une lueur d'espoir à ces dizaines de familles qui ont vu leurs rêves s'exaucer. Mais voilà que ce rêve est devenu un cauchemar pour certains de ces résidants qui, dans une déclaration parvenue à notre rédaction, dénoncent l'impartialité de l'opération. Pour eux, des requêtes ont été transmises à toutes les parties concernées. Des sit-in ont été organisés pour exprimer leur rejet et leur mécontentement par rapport aux listes confectionnées, tant en nombre qu'en type de logements attribués à chaque famille. Ils dénoncent le parachutage et le passe-droit dont ils sont victimes. Les vrais habitants ont été écartés et remplacés par des personnes étrangères à la cité et des propriétaires de F3 se sont vu attribuer des F2, ont-ils indiqué. Contacté, le P/APC de Aïn Bessam a rejeté du revers de la main toutes ces charges. En sa qualité de membre de la commission de recasement, il nous a apporté les éclaircissements liés à cette opération. Selon lui, le nombre initial de logements existants était de 126 maisons de type F2 et F3. Au vu de la situation social des bénéficiaires, la commission a décidé l'octroi de 189 appartements. La composante de la cellule familiale a été prise en considération dans l'affectation du nombre et type de logement. Ceux qui habitaient des F2 se sont vu attribuer des F5. Parlant de protestataires, notre interlocuteur qualifie ces insoumis d'éternels insatisfaits. Parmi eux, ceux qui ont déjà bénéficié de lots de terrain et autres avantages. Enfin, pour le premier magistrat de la ville, l'opération s'est déroulée dans la transparence. A. DEBBACHE