Selon les statistiques établies par les services agricoles de la wilaya, 199 exploitations agricoles ont été agressées, soit 121 EAC et 78 EAI. Les atteintes et les agressions contre les terres agricoles ne cessent de prendre des proportions inquiétantes dans la wilaya de Sétif. Outre la prolifération des constructions illicites au détriment des terres fertiles, constatée dans de nombreuses communes de la wilaya, ces agressions contre les terres agricoles touchent aujourd'hui également les exploitations agricoles. Selon les statistiques établies par les services agricoles de la wilaya, 199 exploitations agricoles ont été agressées, soit 121 EAC (exploitations agricoles collectives) et 78 EAI (exploitations agricoles individuelles) réparties sur de nombreuses communes de la wilaya. Ce phénomène dévastateur continue son massacre, en dépit de la loi n°08-16 du 3 août 2008 portant orientation agricole ayant pour objectif de déterminer les éléments d'orientation de l'agriculture nationale lui permettant de participer notamment à améliorer la sécurité alimentaire du pays. Selon le directeur des services agricoles de la wilaya de Sétif, Ali Zerarga, une commission composée notamment des représentants de la direction des services agricoles (DSA) ont pu visiter toute la wilaya pour pouvoir établir un rapport sur ce phénomène. "Cette commission a, suite à l'instruction du wali n°295 en date du 10 avril 2013, visité les 60 communes que compte la wilaya de Sétif pour constater de près les atteintes commises contre les terres agricoles dans cette wilaya à vocation agricole par excellence", ajoutera notre interlocuteur. Par ailleurs, les services agricoles ont adressé, ajoute notre source, des rapports sur les agressions constatées aux différentes assemblées populaires. "Nous avons adressé 70 correspondances aux P/APC avec une copie au wali pour information. Par ailleurs, nos services ont adressé 172 mises en demeure aux exploitations agricoles. Aussi, 33 dossiers ont été transférés à la justice. Pour les décisions de démolition, 9 décisions de démolition ont été appliquées, par contre 18 décisions autres ne sont toujours pas appliquées", a-t-il précisé. Il faut souligner que les élus locaux ont amplement contribué par leur passivité à aggraver la situation en fermant les yeux sur les agissements de la mafia du foncier. Ainsi, l'extension urbaine aux dépens des terres agricoles fertiles continue à être tolérée par certains responsables d'assemblées populaires. Par ailleurs, les services agricoles de wilaya ont recensé une trentaine de terres agricoles qui ont été détournées de leur vocation. Plus grave, le phénomène de la clôture en dur des terres agricoles a pris depuis quelques années de l'ampleur, a-t-on constaté. Ce phénomène touche presque toutes les communes de la wilaya, à l'instar du chef-lieu de wilaya, El-Eulma, Bazer Sakhra, Guelta Zerga, Bir El-Arch, Guidjel, Hammam Soukhna, Aïn Arnat, El-Ouricia, Mezloug, Guellal, etc. En effet, la construction des clôtures en dur permettra à la mafia du foncier le changement pur et simple de la vocation de ces terres par l'établissement d'unités de production, d'énormes hangars et de somptueuses villas. À titre d'exemple, les terres agricoles fertiles sises sur la RN5, au lieudit Smara (commune d'El-Eulma), sont transformées en parcs de vente de matériaux de construction. A. LOUCIF