La Chine a justifié hier l'abominable internement de Chinois de confession musulmane dans le nord-ouest du pays sous-prétexte de lutte contre le terrorisme, après la publication de plusieurs rapports dénonçant cette pratique à l'égard d'une minorité qui vit dans la région du XinJiang (Nord-Ouest). Selon ces rapports d'ONG et les estimations de groupes d'experts onusiens, jusqu'à un million d'Ouïghours et d'autres membres d'ethnies chinoises de langue turque sont détenus dans la région du XinJiang. Présenté par les Chinois comme un programme de prévention contre le terrorisme, l'internement des membres de la minorité musulmane est tout ce qu'il y a de plus cruel. De plus en plus de voix s'élèvent pour le dénoncer, notamment par les Etats-Unis et le Comité des Nations unies pour l'élimination de la discrimination raciale. La Chine a d'abord nié l'existence de ces établissements. Mais la publication d'images satellites et la présence de documents officiels d'autorités locales sur internet mentionnant leur existence l'ont poussée à revoir sa position, mais en minimisant la gravité des faits. Le XinJiang a publié la semaine dernière de nouvelles règles codifiant explicitement ces centres qui constituent une violation des droits de l'homme et devant lesquels une grande partie de la communauté internationale se tait pour des raisons purement mercantiles. Des attentats attribués par Pékin à des séparatistes ou des extrémistes ouïghours ont fait des centaines de morts ces dernières années. Mais cela ne devra pas justifier une telle pratique qui rappelle celle de l'ancien empire soviétique, sous le règne de Staline, qui envoyait tout opposant ou suspect au goulag. R. I./Agences