Le sélectionneur national Djamel Belmadi a presque réussi à donner l'impression d'un sélectionneur qui découvrait l'Afrique pour la toute première fois. Tout comme son équipe. Or, son passé d'international algérien à une époque où le folklore africain était passé du mythe à la réalité aurait dû le dispenser d'un tel discours à sa sortie du vestiaire du stade de l'Amitié de Cotonou où son team s'était, par moments, fait balader par une équipe béninoise assez quelconque. À l'image d'un Ramy Bensebaïni dérouté comme un débutant par le vétéran (34 ans) Stéphane Sességnon, au quart d'heure de jeu, sur l'action qui amena le seul but de la rencontre, l'EN a confirmé, mardi après-midi au Bénin, l'énorme fossé existant entre ses discours et ses ambitions et la triste réalité du terrain. Car, bien que cabossée, l'aire de jeu de Cotonou n'a pas été le théâtre d'une production algérienne digne du casting qu'elle prétendait offrir. Les habituels "bons élèves" de la Champions League européenne que sont les Yacine Brahimi, Ryad Mahrez, Sofiane Feghouli, Nabil Bentaleb et autres Ishak Belfodil passaient presque pour des négligents, passant complètement à côté d'un match qui leur tendait pourtant les bras. D'autant plus qu'on avait beau parler de ces pratiques condamnables des Africains "d'en bas" de cacher la balle et de jouer sur les nerfs, personne n'empêchait les poulains de Belmadi de "jouer au foot". Même l'arbitrage, d'habitude si conciliant avec les locaux en pareilles circonstances, avait fait le job, comptant pas moins de 10 minutes de temps additionnel en fin de partie, et ce, après avoir également réduit le Bénin à une attendue infériorité numérique en excluant le capitaine et meilleur joueur des Ecureuils, l'ex-Parisien et actuel sociétaire du club turc de Gençlerbirligi, Sességnon. Sans imagination, sans réaction et sans réelles convictions tactiques, l'EN version Belmadi a aussi et surtout confirmé sa déficience mentale, baissant pavillon chez un Bénin qui n'avait jamais réussi dans son histoire à prendre le meilleur sur l'Algérie du football. Et s'il est vrai qu'une victoire à Blida face à la Gambie suffira, certes, à composter le billet qualificatif pour la CAN 2019 au Cameroun, il demeure tout aussi vrai que ce n'est pas "comme ça", ni "avec ça" que Djamel Belmadi atteindra son ambitieux objectif "d'aller à la Coupe d'Afrique pour la remporter". Rachid BELARBI