La multiplication des initiatives de paix sur la Libye a porté un coup au processus politique en cours. Les autorités libyennes ont fini par exprimer leur désapprobation lors de la 73e Assemblée générale de l'ONU de septembre dernier. L'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, a multiplié ces derniers jours les rencontres avec les acteurs libyens, les pays voisins et les puissances occidentales, dans l'espoir de débloquer la situation dans ce pays et tenir des élections générales le plus tôt possible. Le diplomate libanais souhaite que les acteurs libyens "promulguent une loi sur les élections législatives et présidentielle", ont rapporté les médias libyens. Cela intervient après l'échec de l'initiative française à tenir un scrutin avant la fin de l'année, car la situation sécuritaire sur le terrain contrarie tous les efforts entrepris en faveur d'une sortie de crise rapide et d'une réconciliation entre le camp de l'Est et de l'Ouest. M. Salamé s'exprimait ainsi lors d'une réunion à Tripoli avec le ministre de l'Intérieur nouvellement nommé, Fathi Bashagha, a indiqué un communiqué publié par le ministère de l'Intérieur. Il a souligné la volonté de sa mission "d'apporter davantage de soutien sous diverses formes afin d'assurer la sécurité et la stabilité dans le pays et de surmonter cette étape décisive". Pour sa part, M. Bashagha a confirmé que le ministère de l'Intérieur soutenait "tous les efforts régionaux et internationaux", et encourageait "la promotion d'une culture de tolérance entre les citoyens et des concepts de réconciliation sincère, ainsi que le retour dans leurs foyers des populations déplacées ou réfugiées à l'étranger". L'envoyé de l'ONU s'est également entretenu en Libye avec le chef du Conseil présidentiel Fayez al-Sarraj, et indiqué que "ce dernier apprécie le rôle que nous avons joué pour parvenir à un cessez-le-feu lors des récents événements à Tripoli, certains ont peut-être été surpris que la mission se soit mise à fond pour trouver un cessez-le-feu". "J'ai compris d'après le chef du gouvernement de réconciliation nationale (Fayez al-Sarraj) que le gouvernement souhaitait que les Nations unies assument leur rôle en matière de sécurité en renforçant le règlement des différends sécuritaires et le cessez-le-feu si nécessaire, plutôt que de transformer l'ensemble de la mission d'une mission politique en une mission de maintien de la paix et de sécurité". M. Salamé a expliqué que le renforcement du rôle de la mission en matière de sécurité "est assuré par une décision du Secrétaire général des Nations unies, tandis que la transformation de la mission d'une mission politique en une mission de maintien de la paix nécessite une nouvelle résolution du Conseil de sécurité, plus difficile à obtenir". Pour rappel, l'Italie devrait accueillir à Palerme (Sicile) un nouveau sommet sur la Libye, les 12 et 13 novembre prochain, même si les conditions ne semblent pas être réunies pour son organisation, si l'on se fie aux déclarations des responsables des renseignements italiens, relayées par les médias locaux. Lyès Menacer/Agences .