L'Institut Cervantès d'Alger a diffusé, dimanche, un documentaire sur le groupe musical cubain qui, depuis sa création en 1969, a totalement transformé le paysage culturel de l'Etat insulaire. S'il fallait expliquer la convivialité caractérisant les Cubains, il suffit simplement de connaître "Vanvan". Ce dernier est le nom d'un groupe musical lancé en 1969, soit 10 ans après la victoire de la révolution de Fidel Castro et du "Che". "Vanvan", depuis sa création, a transformé la scène artistique à Cuba. D'ailleurs, il est considéré comme les Beatles de l'île des Caraïbes. Le public algérois a eu l'opportunité de le (re) découvrir dimanche soir, au centre culturel espagnol d'Alger, l'Institut Cervantès, lors de la projection d'un film documentaire dont le titre était De que Van…Van. C'était programmé à l'occasion de la Journée nationale de la culture cubaine. Un événement des plus symboliques pour La Havane. D'ailleurs, la célébration s'est concrétisée ce jour-là par l'inauguration d'une salle "Cuba" à l'intérieur de l'Institut Cervantès. Un espace dont l'objectif est de devenir un lieu privilégié des échanges culturels entre le monde hispanique et l'Algérie. Concernant le film documentaire (44 minutes), le contenu était un hommage aux membres du groupe, devenus de véritables légendes dans leur pays. C'est que le choix de "Vanvan" est loin d'être anecdotique. Considéré comme un véritable monument du patrimoine culturel cubain, la troupe de Juan Formell (fondateur du groupe) a inventé un rythme, le "songo". Son impact est tellement perceptible qu'il est devenu, à l'instar de la salsa, représentatif de la musique populaire cubaine. Dans ce film documentaire, le réalisateur, Hector Horales, a fait parler plusieurs membres de "Vanvan" qui sont revenus sur les débuts de l'aventure avant d'exprimer leur bonheur de voir les nouvelles générations reprendre le flambeau. L'Algérie à l'honneur Avant la projection, l'ambassadrice de Cuba à Alger, Mme Margareta Clara Pulido, a animé une conférence sur "Les racines de la nationalité" de son pays. Elle en profitera pour rappeler qu'en février prochain l'Algérie sera l'invité d'honneur du Festival international du livre de La Havane. Elle s'étalera après sur l'histoire de Cuba en faisant des haltes sur les figures emblématiques ayant influencé l'histoire du pays à l'instar du poète-martyr José Marti. Le tabac a été également cité par Mme Pulido comme faisant partie du patrimoine local. Ce qui est loin d'être une surprise pour un pays dont les anciens leaders, Castro et Che, étaient connus par leur amour pour le fameux Havana. Mme l'ambassadeur évoquera ainsi le cas des ateliers où sont confectionnés les cigares et leur relation avec la culture. "Il y a les lecteurs de tabac, qui se déplacent aux ateliers pour faire la lecture aux ouvriers qui, en même temps, sont en train de travailler dans les ateliers", relatera-t-elle non sans fierté. Mais est-ce étonnant pour un pays ayant l'un des plus hauts taux d'alphabétisation au monde (99,8% de la population). Ce qui est un véritable exploit pour un pays sous embargo depuis presque 60 ans. Salim KOUDIL