Abdelaziz Belkhadem est revenu, hier encore, à l'occasion de la rencontre avec les superviseurs de l'opération de sensibilisation de son parti sur la campagne ciblant les élus du FLN. “Nous estimons que nous sommes ciblés dans le cadre d'une campagne électorale anticipée pour les élections de 2007”, a expliqué d'entrée le secrétaire général du FLN aux 54 superviseurs de son parti en présence des membres du comité exécutif, présents au grand complet (Amar Saïdani, Abdelkader Bounekraf, Saïd Bouhedja, Abdelkrim Abada, Salah Goudjil et Amar Tou). Cette campagne de déstabilisation des élus du FLN a été favorisée par “la crise qui a secoué le parti”, a-t-il indiqué ; expliquant que la crise a eu pour conséquences “une rupture entre les élus et leur direction”. “Les élus étaient coupés des instances dirigeantes du parti et livrés à eux-mêmes, ce qui a fait d'eux des proies faciles à cibler”. Le secrétaire général du FLN et néanmoins ministre d'état représentant personnel du président, considère que, dès lors que le parti a tenu son VIIIe congrès bis et s'est doté de nouvelles instances dirigeantes, il est en mesure “de protéger ses élus, de ne plus rester loin de la scène politique et de se cantonner dans la position d'observateur”. “Nous soutiendrons et nous protégerons, désormais, nos élus en tant que direction du parti”, dira en substance Belkhadem. La protection des élus vaut également par la restitution de leurs prérogatives. “Les élus sont souverains et leur mission est d'être au contact de la population et de répondre à ses besoins”, notera Belkhadem avant d'expliquer l'impératif de doter ces élus d'un maximum de prérogatives pour jouer pleinement leur rôle auprès de la population. “Il faut rendre la considération aux élus en définissant clairement leurs prérogatives et celles de la tutelle et de l'administration”, note-t-il. évoquant le peu de moyens qui caractérise des communes, le patron du FLN demandera à ses élus de faire assister les citoyens aux assemblées générales dans les assemblées locales pour “qu'ils sachent ce que vous permet la loi de faire et ce que vous ne pouvez pas faire”. Abordant la question de la restructuration du parti, Belkhadem a beaucoup insisté sur le choix des hommes. “S'il y a des erreurs dans la composante du conseil national, de l'instance exécutive, du secrétariat de l'instance exécutive ou du comité exécutif, on peut y remédier, mais si les erreurs existent dans les structures de base, les kasmate et les mouhafadate, il sera difficile de les corriger”, dira-t-il. Son argument est que la force du parti est “dans sa base”. “Si nous voulons mobiliser, faire une démonstration de force ou réaliser un quelconque programme, nous ne pouvons nous appuyer que sur nos structures de base”, a-t-il soutenu. C'est pour cela, dira-t-il, qu'il convient aux superviseurs de porter leur choix sur “des hommes honnêtes, capables et intègres pour mener l'opération d'adhésion au parti”. La rencontre d'hier sera suivie par une série d'autres réunions, dira Belkhadem aux fins de fixer la liste des commissions transitoires devant superviser l'opération d'adhésion et de réadhésion au FLN. à la fin de l'année, il sera question de préparer les élections locales et législatives de 2007. Nadia MELLAL