Au lendemain de "l'assainissement" opéré dans ses rangs notamment la radiation de la députée Salima Ghezali et la sanction pour 6 mois de l'ex-chef du groupe parlementaire du parti, Chafaâ Bouaïche, la direction du Front des forces socialistes (FFS) nie l'existence d'une quelconque crise interne. "Il n'y a aucune crise au FFS", a, en effet, martelé, dans son allocution d'ouverture des travaux de la conférence nationale des élus du parti, tenue hier à Zéralda (Alger), Ali Laskri, coordinateur de l'instance présidentielle du FFS. M. Laskri accuse, sans les nommer, des adversaires qu'il met dans le même sac que la police politique et dont la manœuvre viserait, selon lui, la "déstabilisation" de son parti. "Ce n'est pas la première fois que cela nous arrive. À l'approche de chaque échéance, nous avons connu et fait face aux manœuvres programmées par nos adversaires et la police politique", a-t-il dit, allusion faite aux prochaines sénatoriales auxquelles le FFS a décidé de participer. "Cette stratégie a pour objectif de nous affaiblir et d'empêcher notre parti de s'ouvrir sur la société", ajoutera-t-il, refusant, en revanche, de verser dans l'invective et l'insulte pour répondre à ses "adversaires". "On refuse de répondre par l'insulte à nos adversaires", a-t-il dit, allusion à peine voilée aux propos virulents utilisés par les "exclus" du parti, notamment l'ex-chargé de communication, Hassen Ferli, également écarté du parti. L'avènement de la crise au FFS, sinon son exacerbation, remonte, en réalité, au jour de la disparition, le 23 décembre 2015, du charismatique fondateur du parti, Hocine Aït Ahmed. Mais son étalage sur la place publique a commencé depuis le congrès extraordinaire du parti qui a vu l'éviction de certains "poids lourds" du FFS. L'assainissement s'est poursuivi avec l'exclusion des cadres sus-cités. Mais M. Laskri ne veut retenir de ce congrès que le plan d'action alors adopté par le parti, et dont la priorité, se défend-il, est de "mobiliser" les militants du parti et les citoyens autour du projet du "consensus". "Au FFS, nous investissons à mobiliser les citoyens, la société civile et tous les acteurs du changement autour de notre approche consensuelle pour changer le système. Notre objectif est de sortir le pays du statu quo mortifère dans lequel le système l'a enfermé (…)", a-t-il soutenu, non sans lancer une fléchette aux tenants du pouvoir d'investir, eux, dans "la promotion des affairistes véreux". Le coordinateur de l'instance présidentielle du FFS dénonce, dans la foulée, la toute récente arrestation de trois journalistes. Selon lui, ces arrestations traduiraient la volonté du pouvoir d'empêcher la société civile de s'organiser pacifiquement et d'entraver par tous les moyens l'action de l'opposition politique. M. Laskri ne manque pas l'occasion de revenir, par ailleurs, sur le "coup de force" opéré par les élus de la majorité parlementaire à travers l'élection illégale d'un nouveau président de l'APN. Un acte qu'il qualifie de "scandaleux et honteux". Farid Abdeladim