L'Assemblée populaire nationale a repris ses activités en commissions et semble tourner définitivement la page du bras de fer qui a opposé, durant un mois, les députés de la majorité et Saïd Bouhadja. Les députés de l'opposition, qui ont dénoncé les procédés illégaux de la majorité, notamment le recours à la fermeture de l'accès à l'hémicycle pour débarquer Bouhadja, ont été également du rendez-vous. En effet, l'opposition parlementaire a finalement décidé de travailler avec Mouâd Bouchareb, un président qu'elle a qualifié d'illégitime, compte tenu, a-t-elle justifié, de l'opération avec laquelle il a été porté au perchoir de l'APN. Hier, hormis ceux du FFS et de l'alliance El Adala-El Bina-Ennahda, le reste des membres de la commission des finances de l'Assemblée a débattu du projet de loi de finances avec le ministre des Finances. Les représentants du RCD, du PT, du MSP, de l'ANR, du Front El-Moustakbel ont pris part aux travaux de la commission. Aomar Saoudi, député du RCD et membre de la commission des finances de l'APN, explique qu'il a "pris part aux travaux de la commission. Notre ligne de conduite est cohérente", a-t-il expliqué, ajoutant que "nous savions que cette Assemblée est dépourvue de légitimité et qu'elle est le fruit d'une fraude, mais nous sommes là parce qu'elle nous offre une tribune". En outre, Saoudi a rappelé que le RCD a présenté un candidat contre Bouhadja et qu'il a dénoncé l'illégalité du coup de force contre lui. Il a souligné, par ailleurs, que le RCD a appelé les autres élus des formations de l'opposition pour une prise de position commune, mais l'appel est resté sans réponse. Lakhdar Benkhellaf, député de l'alliance El Adala-El Bina-Ennahda, a souligné, pour sa part, que les deux représentants du triumvirat islamiste au sein de la commission ont reçu la directive de ne pas prendre part aux travaux. "On a donné des instructions à nos représentants pour ne pas assister à la rencontre de la commission", a-t-il dit, soulignant qu'une rencontre des trois partis est prévue prochainement pour arrêter une position définitive de leurs élus au sein de l'Assemblée. Il a regretté, par ailleurs, que l'opposition n'ait pas pris de position commune. le FFS, rappelons-le, a gelé sa participation à l'ensemble des travaux de l'APN. La participation du MSP aux travaux de la commission n'est pas une surprise. Le parti avait déjà arrêté sa position, bien avant la désignation du nouveau président de l'APN. Le représentant de cette formation au sein de la commission des finances de l'APN a pris part à la réunion d'hier. Idem pour le représentant du Parti des travailleurs (PT). Mohamed Mouloudj