L'épopée d'El-Mokrani et cheikh El-Haddad, les chefs historiques de l'insurrection populaire de 1871, était au centre d'une rencontre, ouverte samedi dernier, à la maison de la culture Mohamed-Boudiaf de Bordj Bou-Arréridj. Durant trois journées, historiens et chercheurs vont porter un nouvel éclairage sur cette période cruciale et sur les conditions politiques, sociales et économiques d'un soulèvement populaire armé qui a embrasé toute la région des Bibans. La rencontre sera animée par des conférenciers venus de plusieurs wilayas et universités de M'sila, Batna et Bordj Bou-Arréridj avec la collaboration de l'Union des historiens algériens, du musée de Sétif, de l'APC de Medjana, fief d'El-Mokrani, de la Kalaâ des Beni Abbès, capitale du fameux royaume de Beni Abbès et région natale du père de l'insurrection de 1871. Selon M. Seddik Djamel, membre du comité scientifique du colloque, “cette rencontre veut faire la lumière sur une époque afin de mieux cerner les conditions politiques, sociales et économiques des résistances au niveau des régions et jusqu'aux soulèvements populaires armés, comme l'insurrection de 1871”. Les thèmes traitent de l'organisation politique et sociale dans toute la région des Bibans sous le règne des Mokrani de Beni Abbès. Cette époque était dominée par le système tribal et les relations entre les régions étaient gérées par les chefs des tribus. “Il faut, précise un conférencier, aborder avec prudence les faits historiques car des évènements auraient pu être détournés ou créés par les historiens de l'occupant afin de justifier la répression de la population ou pour s'approprier les terres”. L'on rappelle qu'El-Mokrani est mort à l'âge de 50 ans, les armes à la main, le 5 mai 1871, dans la région de Ouannougha, dans la wilaya de Bouira. Il est enterré dans la grande mosquée de Kalaât Beni Abbès, dans la wilaya de Béjaïa. Quant à cheikh El-Haddad, chef spirituel et religieux de l'insurrection de 1871, il est mort le 29 avril 1873 à Constantine où il est enterré