Dans les daïras de Boghni, Draâ El-Mizan et Tizi Gheniff, le mouvement de grève s'est, en revanche, poursuivi hier. Après deux semaines de perturbation des cours au niveau des établissements scolaires du moyen et du secondaire, un retour graduel à la normale a été constaté hier dans la wilaya de Tizi Ouzou où les parents d'élèves ont été appelés à accompagner leurs enfants à l'école. C'est ainsi que, dans certaines daïras de Tizi Ouzou, Draâ Ben-Khedda, Bouzeguène et Azazga, les élèves des deux paliers de l'enseignement, dans leur totalité, ont rejoint les bancs d'école. En effet, après concertation avec les chefs d'établissement, les parents d'élèves et les comités de village se sont impliqués pour accompagner leurs enfants jusqu'au portail des différents établissements, afin de leur permettre de rejoindre en toute quiétude les salles de cours. Tout semble, à première vue, rentrer dans l'ordre car depuis quelques jours, les parents d'élèves s'inquiétaient des conséquences néfastes de ces grèves ininterrompues qui pourraient mener, selon eux, à l'irréparable. Les parents se rappellent encore de la grève du cartable initiée en 1994 qui, bien qu'ayant porté ses fruits en matière d'avancée des revendications relatives à la langue et à la culture amazighes, a tout de même laissé des séquelles incalculables d'une année blanche. Par ailleurs, il a été enregistré une reprise partielle des cours, hier matin, dans la localité de Mâatkas, où les élèves des trois lycées et des sept collèges de la région ont entamé un mouvement de grève dimanche passé. Hier matin, il n'y avait que les lycéens scolarisés dans les établissements Mouzarine-Saïd et Ladlani-Amar, dans la commune de Maâtkas, et celui des frères Sadou dans la commune voisine de Souk El-Tenine qui ont continué à suivre le mot d'ordre de grève. Toutes les tentatives des parents, des responsables des lycées en question et des autorités pour la reprise des cours sont restées vaines devant la détermination des élèves qui continuent de bouder les classes. Concernant les collèges, un seul établissement situé dans le secteur d'Iverkouken continue d'enregistrer le suivi de la grève, alors qu'une reprise totale est constatée aux CEM d'Aït Aissa-Ouziane, d'Ighil Aouene, de Fekrane et d'Agarage, tandis que les élèves du CEM Ounar du chef-lieu de daïra, ils ont déserté les lieux à 10h, après avoir repris les cours à 8h du matin. Par ailleurs, les lycées et les collèges de Boghni, de Draâ El-Mizan et de Tizi Gheniff étaient toujours paralysés hier par ce mouvement de grève, malgré l'intervention de certains parents et quelques enseignants qui ont tenté de raisonner les contestataires. Cette grève a gagné même les établissements des zones rurales comme c'est le cas du CEM Rabat-Meddour de Tafoughalt dans la commune d'Aït Yahia Moussa. À Tamdikt, dans la daïra de Tizi Gheniff, les enseignants sont parvenus à persuader les collégiens de reprendre les cours. En revanche, si les collégiens des deux CEM de la ville de Tizi Gheniff ont rejoint les salles de cours, leurs camarades des lycées les ont contraints à sortir dans la rue dès 10h. "Il y a un travail de sensibilisation qui se fait avec les parents, les enseignants et l'administration pour trouver la solution", nous déclarera le P/APC. Enfin, à Boghni, les cours ont repris normalement après avoir convaincu les élèves pour un retour à la normale, mais une heure après, des lycéens les ont obligés à sortir. Selon un parent d'élève, "une assemblée est prévue aujourd'hui afin de trouver, avec les autorités locales, une solution à cette situation inquiétante qui prend de l'ampleur". K. N. Oukaci/R. Achour/O. Ghilès