Des maisons inondées, avec un niveau d'eau de plus de 60 cm aux Issers, des citoyens et des étudiants bloqués à Chender sur l'axe Tizi Ouzou-Alger sur la RN12 à la sortie de Naciria, des gravats charriés par les eaux en furie jonchent les routes. À Ouled Moussa, les éléments de la Protection civile et ceux du service de l'Office de l'assainissement (ONA) ont investi la cité 1 700-Logements, dès l'aube, pour évacuer les eaux qui avaient déjà envahi les garages du rez-de-chaussée et permettre aux habitants de quitter la cité. Les commerçants de la cité 38-Logements de Thenia ont eu la désagréable surprise de découvrir leurs locaux inondés. Au carrefour des deux voies rapides RN5 et RN12, les occupants d'un véhicule léger n'ont eu leur salut que grâce à l'intervention de passants pour les sortir du véhicule emporté par un véritable torrent. Même constat à Bordj Menaïel où le vieux bâti n'a pas résisté aux précipitations des dernières 24 heures, obligeant les occupants à se refugier chez des proches. Le même cauchemar a été vécu par les habitants du quartier Belle-Vue qui, en quelques minutes, est devenu, selon les résidents, un véritable lac. L'évitement de Tidjelabine est devenu une véritable patinoire sur plus de deux kilomètres ; il était difficilement praticable, malgré l'intervention des services de la DTP. À Thenia, les nouveaux bénéficiaires de la cité 700-Logements de Haï El-Louz ont fait face à la réalité de leurs nouveaux appartements. "Ils fuitent de partout'', se lamentaient les habitants devant l'importance de les infiltrations d'eau. Tout cela sans occulter le calvaire vécu par des milliers d'automobilistes au niveau de la Rocade de Boudouaou pour rejoindre la capitale, surtout ceux venus au marché de Tidjelabine. Mais la grande désolation a été enregistrée au chef-lieu où des milliers d'automobilistes ont été bloqués. Il était impossible de quitter la commune de Boumerdès par Corso en passant par El-Foes, obligeant les véhicules à emprunter une seule voie. Ce genre de spectacle se reproduit depuis plusieurs années après chaque averse, malgré les alertes et la mise en place de cellules de crise, mais tout cela perdure, dira un élu des Issers. Car "les cellules de crise procéderont à l'évaluation des dégâts et à l'indemnisation des sinistrés. Pour le diagnostic de la situation, les raisons de la survenue des inondations comme au centre-ville et à la sortie Nord, et les remèdes à y apporter pour que de telles situations ne se reproduisent pas, il faudra repasser", se désole-t-il. Et pourtant, lors de sa dernière visite à Boumerdès, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a évoqué l'élaboration d'une stratégie nationale efficace pour faire face aux inondations et à toute autre situation d'urgence. Malgré cela, les citoyens continuent à endurer les mauvaises planifications des pouvoirs publics et le laisser-aller des élus locaux. Wahab M.