La mise en place d'un gouvernement de technocrates, indépendant du Conseil présidentiel, avec comme mission principale d'améliorer les conditions de vie des Libyens, est l'objet de l'accord conclu entre Tobrouk et Tripoli. À quelques jours de la conférence sur la Libye, qu'organisera l'Italie les 12 et 13 novembre prochains à Palerme en Sicile, les deux entités législatives libyennes, en l'occurrence le Parlement de Tobrouk et le Conseil d'Etat de Tripoli, ont conclu un accord, qui pourrait permettre de débloquer la situation. Il porte sur la formation d'un gouvernement de technocrates, indépendant du Conseil présidentiel, avec comme mission principale d'améliorer les conditions de vie des Libyens, ainsi que la réduction de la composition du Conseil présidentiel, qui passera de neuf à trois membres. En outre, les parties signataires s'engagent à tenir des élections parlementaires, le plus tôt possible, et s'obligent à en respecter les résultats. Cet accord entre en droite ligne avec la déclaration de Berlin sur la Libye du 30 octobre dernier, qui a été conclue en marge de la réunion du G20 Afrique. Il y a lieu de souligner que les deux parties se sont entendues en présence de Fayez Al Sarraj, président du Conseil présidentiel et chef du Gouvernement d'union nationale, de Salah Aguila, président du Parlement de Tobrouk, de Khaled Mechri, président du Conseil de l'Etat de Tripoli et du maréchal Khalifa Haftar. À noter que le gouvernement technocrate aura pour but de gérer les affaires courantes en Libye, alors que le Conseil présidentiel prendra en charge, pour sa part, la finalisation de la transition politique dans ce pays, en crise multidimensionnelle depuis la mort du colonel Mouammar Kadhafi en octobre 2011. On apprend que le contenu de cet accord, qui comprend des amendements de l'Accord de Skhirat 2015, a été transmis à l'émissaire onusien en Libye, Ghassan Salamé. Il est question de la réouverture des registres d'inscription des électeurs, et l'engagement de toutes les parties en conflit pour améliorer les conditions générales pour le déroulement des élections. Il y a lieu de signaler que l'objectif de la conférence de Palerme vise à aboutir à "une solution commune, même s'il y a des différences d'opinion entre les différentes parties", et à "identifier les étapes d'un processus de stabilisation de la Libye", selon le ministre italien des Affaires étrangères Enzo Moavero Milanesi. Les Italiens veulent que leur initiative entre dans les termes du plan des Nations unies pour une solution politique globale en Libye, sous la direction de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, Ghassan Salamé. Par ailleurs, la visite à la fin du mois d'octobre à Rome d'un des protagonistes de la crise libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, a permis de confirmer sa présence à la conférence de Palerme. Merzak Tigrine