Une commission d'inspection a été dépêchée, tout récemment, par la centrale syndicale UGTA pour s'enquérir "des mesures discriminatoires" et des "aberrations" enregistrées à la direction locale. Agissant sur recommandations de la direction générale des impôts du fait qu'elle était destinataire de plusieurs rapports accablant l'administration fiscale à Tamanrasset, la commission aura pris connaissance des dépassements et des "mesures abusives" exercés par le directeur sur ses employés. Elle aura ainsi entendu les représentants de la section syndicale affiliée à l'UGTA ainsi que ceux des autres syndicats, dont le Snapap, par qui le scandale de ce qu'ils qualifient "d'apartheid administratif" avait éclaté. Dans une correspondance adressée, en juin dernier, au SG du ministère des Finances, le Snapap a tancé vertement le comportement irresponsable du directeur local des impôts qui aura pris des décisions anti-réglementaires en exerçant des pressions sur les syndicalistes qui n'ont eu tort que de mettre au goût du jour les pratiques bureaucratiques dépassant tout entendement de leur responsable hiérarchique. Une lettre de doléances, dont nous détenons une copie, a également été adressée au wali de Tamanrasset où a été soulevée une série de revendications d'ordre professionnel. À commencer par les retards accusés dans la prise en charge des cas concernés par la promotion aux grades et des avancements d'échelon et les abattements sur salaire et la notation relative à l'évaluation annuelle des employés. En tout, onze points de revendication ont été soulevés par les rédacteurs, qui ont insisté sur l'application des lois relatives aux avantage liés à la revalorisation de l'expérience professionnelle et à la bonification accordée aux fonctionnaires exerçant dans le grand Sud, pour permettre aux personnels des impôts, à l'instar des autres établissements relevant de la Fonction publique, d'en bénéficier. La transparence dans l'information et les notifications relatives à la gestion de la carrière professionnelle des personnels, ainsi que les promotions sur titre, ont également été soulevées par les rédacteurs de la missive qui exigent, au passage, la prise en charge des fonctionnaires appartenant aux corps communs, conformément aux dernières instructions du gouvernement et aux nouvelles conditions statutaires. Nous nous sommes rendus à la direction des impôts pour approcher le responsable mis en cause. À notre grande surprise, il nous a, lui-même, demandé de dénoncer la bureaucratie de la direction qu'il gère en nous disant que ce phénomène n'est pas propre à l'administration fiscale de Tamanrasset. L'attitude du directeur, Ammar Touati, a été étrangement justifiée par un article de Liberté, publié dans son édition du 7 juin 2018, où il nous accuse carrément de "partialité" bien que sa déclaration faite à la presse locale fut fidèlement rapportée. RABAH KARECHE