Cette rencontre organisée par les éditions Anep fut consacrée à la parution de deux nouveaux livres. Le premier "Ma vie, ma passion" écrit par Hamid Zouba et le deuxième "L'encyclopédie vert et blanc, les bloc-notes revisités (1963-1988)" du journaliste sportif, Ahmed Houari Bessoul. Le football n'est pas uniquement lié au jeu, à la violence ou encore à la corruption. Le sport-roi a également sa place dans la littérature. Il suffisait d'être présent, dimanche dernier, à la salle "El-Djazair" de la Safex pour s'en convaincre. C'était à l'occasion d'une rencontre sur le football organisée dans le cadre du Salon international du livre d'Alger (Sila). Lorsque l'une des figures de proue de la glorieuse équipe du FLN, Hamid Zouba, évoque un prix Nobel de littérature, Albert Camus, c'est juste un pied de nez aux nombreux "intellos" pourfendeurs des "footeux". "Ce que je connais de la condition humaine je le dois au football" a été la citation reprise par l'ancien entraîneur de la sélection algérienne (et également du MC Alger avec lequel il a gagné, en 1976, la coupe des clubs champions d'Afrique). Il faut préciser que l'occasion s'y prêtait puisque la rencontre était consacrée à la parution de deux nouveaux livres. Le premier Ma vie, ma passion, écrit par Hamid Zouba et préfacé par une autre gloire du football algérien, Mustapha Dahleb. Ce dernier était d'ailleurs attendu mais "pour des raisons personnelles", il n'a pas pu honorer l'assistance de sa présence. Une absence qui a déçu de nombreuses personnes venues spécialement pour rendre hommage au talentueux (et nationaliste) joueur qu'il a été. D'ailleurs la relation de Zouba avec les livres ne date pas d'aujourd'hui. L'homme de 83 ans a rappelé, lors de son intervention, que c'était un livre intitulé Changer la vie de Jean Guehenno (auteur français, 1890 -1978, ndlr) qui lui avait "ouvert les yeux sur les livres et sur la vie puisque je m'étais identifié au personnage principal". Le second livre présenté lors de la rencontre, intitulé L'encyclopédie vert et blanc, les blocs-notes revisités (1963-1988) était l'œuvre du journaliste sportif, Ahmed Houari Bessoul. Un travail titanesque de recherche de statistiques et sur lequel pourront travailler les professionnels du football algérien. Parmi les présents, à noter la présence de plusieurs personnalités du football algérien, et de différentes générations. Il y avait entre autres Saïd Amara (membre de l'équipe du FLN et ex- entraîneur), Ali Fergani (capitaine de l'EN de 1982) ou encore Abdelhafid Tasfaout (recordman des buteurs en sélection algérienne avec 35 buts). Deux joueurs qui, en plus de leurs belles carrières de footballeurs, avaient baigné dans le monde des livres. Faut-il rappeler qu'Ali Fergani est architecte et Abdelhafid Tasfaout ingénieur. Cette conviviale rencontre, à laquelle a assisté le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, et le DG de l'Anep (éditrice des deux livres), Amine Echikr, a été l'occasion d'aborder plusieurs facettes du football. En plus de la littérature, la géopolitique est également liée au sport-roi. Sid-Ali Sakhri, conseiller auprès de l'Anep, s'est longuement étalé dessus. Il a entre autres, cité Le dernier penalty : histoire de football et de guerre, le livre du journaliste italien Gigi Riva (homonyme de l'ex-star de la Squadra Azzura au Mondial mexicain 1970). Un ouvrage basé sur ce qui s'était passé lors du quart de finale du Mondial italien de1990 : Yougoslavie-Argentine et exactement sur la série des tirs au but. L'auteur avait longuement spéculé sur l'issue finale du match (0-0 et qualification des Argentins aux tirs au but). Et si la Yougoslavie s'était qualifiée, est-ce qu'elle aurait disparu quelques années après pour se "disloquer" en plusieurs nations : Serbie, Bosnie, Croatie…? Salim KOUDIL