La stratégie nationale pour la protection de la santé de la mère et de l'enfant a été, hier, au centre des débats de la rencontre africaine de haut niveau consacrée à l'évaluation de la Campagne pour l'accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique (Carmma). Placé sous l'égide de l'Union africaine, le rendez-vous africain, qui s'est déroulé à l'hôtel Mercure, à Alger, a été mis à profit par les participants notamment de la commission de la santé de l'UA pour débattre des outils et des étapes par lesquelles est passée l'Algérie depuis la mise en place du premier programme de lutte contre la mortalité infantile en 1974. Le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, a indiqué, dans son allocution d'ouverture, que le gouvernement a consenti des investissements colossaux aussi bien en matière d'infrastructures que de ressources humaines, dans le cadre de la protection de la santé d'un binôme indissociable qui est la mère et l'enfant. La réduction de la mortalité infantile ou maternelle est confirmée par la courbe des taux de ces trente dernières années. "Le nombre de femmes décédées durant la période allant de 1985 à 1989 a baissé de 230 à 57 décès pour 100 000 naissances vivantes, et la courbe de mortalité infantile est passée de 46,8 décès en 1990 à 21 pour 1 000 en 2017", indiquera le ministre qui reconnaît qu'"une femme qui décède constitue pour nous un drame. C'est pourquoi la réduction de la mortalité maternelle et infantile demeurera pour nous un défi permanent et une priorité de la politique nationale de la santé. On doit tous se mobiliser pour qu'aucune femme ne meurt en donnant la vie". Abondant dans le même sens, le directeur général de la prévention au ministère de la Santé, le Dr Djamel Fourar, énumérera les actions et les outils mis en place par les autorités sanitaires depuis que l'Algérie a souscrit aux initiatives internationales et continentales dans ce domaine sensible, dont la Carmma. L'intervenant est revenu sur les grandes lignes des programmes relatifs à la protection de la santé de la mère et de l'enfant, en tardant sur les principales étapes du nouveau plan de prise en charge de la femme gestante depuis l'enregistrement de la grossesse jusqu'au jour de l'accouchement. Cependant, le continent africain continue d'enregistrer le taux le plus élevé de mortalité dans le monde. Il importe de savoir, à ce propos, que les deux tiers des décès maternels dans le monde sont enregistrés en Afrique. "Mais depuis la mise en place de la Carmma, le taux de mortalité en Afrique a baissé de 45%, soit de 987 femmes décédées au lancement de la campagne en 2009 à 546 décès en 2015." "L'Algérie a largement atteint les indicateurs et les objectifs fixés par l'outil africain de lutte contre la mortalité maternelle (Carmma), qui est de réduire le taux mortalité maternelle sous la barre des 70 décès pour 100 000 naissances vivantes d'ici à 2030. L'Algérie a enregistré 57 décès en 2017", conclut le Dr Fourar. Hanafi H.