La "tolérance" a fait escale, samedi dernier, à l'Ecole nationale polytechnique (ENP) d'Alger. Plusieurs conférences ont été organisées autour de ce thème lors de la journée "Agora Cultura". Un événement tous azimuts dont les initiateurs étaient les étudiants de l'école, avec à la clé plusieurs activités programmées tout au long de la journée. Une initiative réussie, puisqu'elle a suscité beaucoup d'engouement, au grand plaisir des organisateurs. Ces derniers, membres de l'organisation estudiantine CAP (Club d'activités polyvalentes), étaient au four et au moulin pour la réussite de l'Agora Cultura. Les conférences organisées la matinée étaient axées sur la tolérance, la paix et les droits de l'homme. Parmi les intervenants, il y avait le très dynamique Mustapha Bouffelah, président de la Ligue algéroise handisport. Il est ainsi revenu sur "L'intolérance dans le milieu des handicapés et le sport", en rappelant les retombées trop souvent négligées ou omises. De son côté, Fadoua Chaoui, architecte et écrivaine anglophone, a essayé d'expliquer à l'auditoire sa perception de la tolérance en citant, à plusieurs reprises, des passages de son roman Hidden Sorrow. Parmi les conférenciers, il y avait également Chakib Bouzidi, interprète et compositeur. Dans son intervention, il s'est longuement étalé sur l'histoire de la musique africaine traditionnelle. Chakib Bouzidi, qui est également le fondateur du groupe Ifrikya Spirit et membre de Diwan Dzaïr, a expliqué l'apport de la musique africaine à la tolérance et au combat contre l'esclavagisme. Tout en indiquant que "les chants étaient les seuls moyens d'expression contre les oppresseurs et les racistes". Il "accentuait" ses explications par quelques notes de goumbri, au grand plaisir des étudiants. Agora Cultura a été également ponctuée par d'autres activités culturelles. Ainsi, avant les conférences, il y a eu la projection d'un court métrage intitulé Bouqala et réalisé par les étudiants de "Polytech". Un film entrecoupé par une pièce théâtrale jouée par les membres du CAP. D'ailleurs, le 4e art était présent l'après-midi avec les invités du jour, les membres de "Drôles-Madaires". Le spectacle de cette troupe oranaise, spécialisée dans le théâtre improvisé, a suscité l'engouement des étudiants qui l'ont amplement applaudie. Les organisateurs, à leur tête l'infatigable président du CAP, Dalil Hafidi, n'ont pas oublié la musique. Plusieurs groupes d'étudiants se sont relayés pour entonner des chansons éclectiques, allant de Michael Jackson à Dahmane El-Harrachi. L'Agora Cultura a résonné également par d'autres animations, avec l'installation de plusieurs stands, dont la plupart entrées dans un cadre d'actions caritatives. Salim KOUDIL