La contestation populaire en France a connu hier un autre développement avec l'entrée en lice de lycéens qui ont manifesté dans plusieurs villes, au moment où le gouvernement tente de mettre fin à la manifestation des "gilets jaunes" qui protestent contre la hausse des prix des carburants et l'érosion du pouvoir d'achat des Français. Plus d'une centaine de lycées ont été bloqués lundi en France, partiellement ou totalement, par un mouvement de protestation contre les réformes dans l'éducation et en soutien parfois aux "gilets jaunes". Sous la houlette de syndicats, les jeunes manifestants ont évoqué les réformes du bac et du lycée, ainsi que la plateforme d'accès aux études supérieures (Parcoursup) qu'ils contestent. Le Syndicat général des lycéens (SGL) a indiqué, dans un communiqué, qu'il soutenait le mouvement des "gilets jaunes". Cette nouvelle grogne intervient le jour même du lancement par le gouvernement d'Edouard Philippe d'une large consultation avec les partenaires sociaux (syndicats) et les différents représentants des partis politiques de l'opposition. Le Premier ministre, qui a annulé son déplacement en Pologne dans le cadre du sommet de la COP24, a réuni à Paris les partis politiques pour les écouter et échanger avec eux les solutions à cette crise qui est loin de s'estomper si les revendications des manifestants ne sont pas satisfaites. Cette rencontre a lieu sur demande du président Emmanuel Macron d'engager un dialogue avec les "gilets jaunes" et les partis de l'opposition. Mais M. Macron a refusé de s'exprimer dimanche à l'issue de sa réunion d'urgence restreinte avec le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur et celui de l'Ecologie. Aujourd'hui, le Premier ministre devrait recevoir une délégation des "gilets jaunes" pour tenter de trouver une solution à une crise qui risque de s'aggraver si un compromis n'est pas trouvé dans les plus brefs délais, avertissent les experts. L. M./Agences