La multiplication des conflits armés et les changements climatiques ont aggravé la situation humanitaire dans plusieurs régions du monde. Mais les moyens de l'Onu ont par contre diminué. L'organisation des Nations unies a lancé un nouvel appel aux dons hier à Genève d'environ 20 milliards de dollars, pour subvenir aux besoins humanitaires d'au moins 93,6 millions de personnes à travers le monde. Mais ce montant devrait atteindre les 25 milliards de dollars, si on lui rajoute les besoins, non encore définis, pour subvenir aux besoins des réfugiés syriens et yéménites, selon le chef des affaires humanitaires de l'Onu, Mark Lowcock, ont rapporté les médias genevois. "Contrairement aux années précédentes, le montant requis n'est pas totalement arrêté dans l'appel lancé mardi à Genève par le chef des affaires humanitaires de l'ONU Mark Lowcock", a souligné le journal suisse Le Temps, affirmant que le montant total a "atteint pour le moment 21,9 milliards de dollars, auxquels doit encore s'ajouter le chiffre pour la Syrie. L'enveloppe totale devrait s'aligner sur celle actuellement requise, soit 25 milliards". Dans un document diffusé sur le site de la Coordination des affaires humanitaires de l'Onu (OCHA), les Nations unies affirment que "les crises humanitaires à travers le monde touchent maintenant plus de personnes et durent plus longtemps que jamais auparavant", ce qui explique le besoin accru en ressources financières auxquelles l'Onu éprouve de plus en plus du mal à y accéder, dans un contexte de crise économique dans plusieurs pays, réputés pour être de généreux donateurs. "Il faut plus de ressources pour que les travailleurs humanitaires puissent atteindre toutes les personnes vulnérables les plus démunies. Les donateurs ont été généreux, mais ils ont augmenté leurs contributions aux plans d'intervention coordonnés entre agences", explique encore le document en question, ajoutant que "de 3,7 milliards USD en 2007 à près de 14 milliards USD jusqu'à présent en 2018, les besoins ont largement dépassé les ressources année après année". Un des exemples concrets des besoins exprimés est le Yémen, où la guerre a provoqué la pire crise humanitaire que connaît le monde actuellement. Au Yémen, près de 80% de la population, soit approximativement 24 millions de personnes, ont "maintenant besoin d'une forme ou autre de protection et d'une assistance humanitaire", a déclaré en début d'après-midi l'Onu dans son appel humanitaire mondial pour 2019. "Le pays qui aura le plus gros problème en 2019 sera le Yémen", a expliqué Mark Lowcock. Dans cet appel humanitaire, les Nations unies assurent que "le Yémen n'a jamais été aussi proche de la famine". Dans "l'ensemble du pays, 18 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire, dont 8,4 millions souffrent désormais de faim extrême", ajoute l'organisation onusienne. L'Onu a besoin de 4 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros) pour venir en aide à 15 millions de personnes au Yémen l'an prochain. Actuellement, le Programme alimentaire mondial (PAM) vient en aide à environ 8 millions de personnes et l'ONU espère élever ce chiffre à 12 millions en 2019, souligne, le haut responsable de l'Onu. Lyès Menacer/Agences