Quatorze millions de personnes peuvent se retrouver, dans les mois à venir, en situation d'insécurité alimentaire grave Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires humanitaires, Mark Lowcock, estime que si la tendance actuelle devait se poursuivre, jusqu'à 14 millions de personnes pourraient être en situation de «pré-famine» dans les mois à venir au Yémen : «La situation humanitaire au Yémen est la pire au monde : 75 % de la population, soit 22 millions de personnes, a besoin d'une aide et de protection, dont 8,4 millions sont en situation d'insécurité alimentaire grave et dépendent d'un apport en nourriture urgent.» Une note interne, datant du 18 octobre, a été remise aux quinze membres du Conseil de sécurité et M. Lowock doit faire, mardi 23 octobre, un exposé devant l'exécutif onusien sur la situation humanitaire dans le pays. Le 16 octobre, le Programme alimentaire mondial (PAM) avait craint que jusqu'à 12 millions de personnes puissent être touchées par la famine dans les mois à venir. « La crise alimentaire au Yémen est directement liée au conflit » qui sévit dans le pays, ajoute Mark Lowcock dans son document consulté par l'Agence France-Presse. A cet égard, il cite un prix de l'essence qui a augmenté de « 45 % » et un rial qui s'est « déprécié de 47 % par rapport au dollar ». « La plus vaste opération humanitaire est en cours », poursuit-il, en expliquant que « plus de 200 partenaires apportent aide et protection » par le biais d'un plan international. Pour faire face à la crise, la poursuite de dons généreux est capitale tout comme le maintien et même le développement des importations, souligne aussi Mark Lowcock. Depuis 2015, le Yémen est soumis à une guerre opposant les rebelles houthistes, soutenus par l'Iran, qui contrôlent le port de Hodeïda ainsi que la capitale yéménite Sanaa, à une coalition arabe sous commandement saoudien qui défend le gouvernement réfugié à Aden (sud). En plus de trois ans, le conflit a fait près de 10 000 morts, selon l'ONU.